Les gagnants du prix de photographie de nature BigPicture 2021 ont été dévoilés par la California Academy of Sciences : tous racontent à travers leurs cliché la résilience de la nature face aux abus de l’action humaine. (Photo d’ouverture : © Michelle Valberg)
Le prix BigPicture est organisé tous les ans par la California Academy of Sciences en collaboration avec le média bioGraphic pour mettre en valeur la biodiversité de notre planète, faire bouger les consciences et encourager la préservation. Pour cette édition 2021, le but était aussi de montrer comment la nature est résiliente, comment elle réagit aux abus humains qu’elle subit, de mettre en lumière son incroyable et éternelle force régénératrice. Le jury du prix est composé d’experts en photographie de nature et de conservation, dont Suzi Eszterhas, Morgan Heim et Sophie Stafford, rédactrice photo pour bioGraphic.
La photo gagnante du concours de cette année résume parfaitement la notion de résilience et renaissance. Il s’agit du cliché de Jo-Anne McArthur, qui a immortalisé un kangourou australien avec son bébé se tenant dignement au milieu d’une forêt ravagée par les flammes. La photo a été prise alors que Jo-Anne était en mission avec les bénévoles de Vets for Compassions, des vétérinaires qui se sont mobilisés pour aller à la rescousse des animaux touchés par les feux de l’année dernière. Une rencontre poignante et une photo qui n’a pas besoin de mots pour être commenté : il s’agit du portrait d’une résistante, d’une mère face à son destin, le portrait en somme d’un espoir jamais épuisé.
Autre photo gagnante dans la catégorie underwater est celle de Ralph Pace, qui a photographié une otarie jouant avec un masque chirurgical. Un emblème du monde post-pandémie, avec ses contradictions et ses dangers. Les cicatrices du Covid-19 resteront visibles pendant des années, y compris sur notre environnement comme le prouve ce cliché : selon une étude, 129 milliards de masques et 65 milliards de gants ont été utilisés chaque mois dans le monde pendant la pandémie, et 75 % d’entre eux ont probablement fini dans des décharges ou dans l’océan. Ce matériel non biodégradable déstabilise ultérieurement la faune et la flore marines. De quoi nous faire réfléchir : notre santé doit être préservée…en compagnie de celle des autres êtres vivants, au risque de se retrouver dans un monde en pire état qu’avant la pandémie.
Le cliché de Michelle Valberg (photo d’ouverture), pris sur une île reculée de la British Columbia, remporte la catégorie « Vie terrestre » des BigPicture 2021. Il s’agit du portrait d’un ourse de Kermode en train de chasser du saumon. Chose extraordinaire, le spécimen est blanc alors que cette espèce est composée à 75 % d’ours noirs. Les ours de Kermode blancs ne sont pas albinos mais affichent un gène récessif très rare. La prolifération de ceux-ci sur cette île se justifie par leur capacité à pêcher en plein jour, les poissons ayant du mal à percevoir leur silhouette claire dans la lumière diurne. Les spécimens noirs, quand à eux, sont plus aptes à pêcher la nuit. Cette rencontre photographique ne laissa pas indemne la photographe, qui pouvait à tout moment se transformer en une proie pour l’immense animal : « J’ai eu la gorge serrée », dit-elle de ce moment, qui résume ce que la photographie animalière représente pour elle : la possibilité « de regarder dans les yeux de la nature et de nous y voir reflétés, de comprendre que nous sommes, après tout, intrinsèquement liés. »
Source : bigpicturecompetition.org
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