Login
Adresse email
Mot de passe
Confirmez votre Mot de passe

Lense

Le prix Women Photograph déconstruit le genre en photographie

Cette année, six femmes photographes ont été récompensées par les Women Photograph Grantees. La Portoricaine Gabriella N. Bàez, les Américaines Sahar Coston-Hardy, Peyton Fulford et Roopa Gogieni et la française Sandra Mehl. Focus sur un prix qui abat les frontières du genre dans l’industrie photographique. Pour une vraie bouffée d’air frais ! (Photo d’ouverture : © Peyton Fulford)

Women Photograph (en savoir plus ici) est une initiative lancée en 2017 pour faire entendre la voix des femmes et des journalistes visuels non binaires. La base de données privée comprend plus de 1 000 photographes documentaires indépendants.es basés.es dans plus de 100 pays et est accessible en à tout rédacteur.trice en chef.fe ou organisation qui en fait la demande. Women Photograph gère également une série annuelle de subventions de projets, un programme de mentorat d’un an, un atelier annuel de renforcement des compétences et un fonds de voyage pour aider les femmes et les photographes non professionnels.les à accéder à des opportunités de développement professionnel.

© Gabriella N. Baez

Le prix Women Photograph est le continuum logique des actions de l’association. Il contribue à modifier la composition par sexe de la communauté du photojournalisme et de faire en sorte que les acteurs.ices de cette industrie soient aussi divers que les communautés qu’ils espèrent représenter. Selon la philosophie de l’association, le travail d’inclusion et d’équité doit être pleinement intersectoriel. Women Photograph est particulièrement engagée à faire entendre la voix des femmes et des photographes de couleur non binaires et à travers ses fonds, soutient des associations LGBTQIA+ et des initiatives en faveur des femmes.

Cette année les bourses Women Photograph + Nikon de 5 000 dollars ont été attribuées à Gabriella N. Báez, Sahar Coston-Hardy, Peyton Fulford, Roopa Gogineni et Sandra Mehl. La bourse Women Photograph + Getty Images de 10 000 dollars a été attribuée à Tami Aftab. Le prix a reçu près de 1 300 candidatures de femmes et de photographes non-binaires du monde entier.

© Gabriella N. Baez
Gabriella N. Báez

Dans l’année qui a suivi l’ouragan María, environ 279 suicides ont été enregistrés à Porto Rico. Le 11 juillet 2018, deux mois seulement avant le premier anniversaire de l’ouragan, le père de Gabriella s’est suicidé. Plus tard dans l’année, après avoir reçu les objets qu’il avait laissés derrière lui, elle a photographié chacun d’entre eux et a commencé à chercher des vestiges de lui autour de l’île. Ojalá nos encontremos en el mar est une documentation photographique des conséquences psychologiques du traumatisme provoqué par l’ouragan. Une série qui examine de près les émotions difficiles du deuil dans des environnements ravagés, altérés, parfois méconnaissables, et le rôle de la crise dans le deuil.

© Sahar Coston-Hardy
Sahar Coston-Hardy

Inspiré par The Green Book, un guide de voyage pour les Afro-Américains pendant la période Jim Crow, The Spaces in Between rend visible tout un réseau de lieux sûrs pour les Afro-descendants. Un témoignage d’un marqueur de ségrégation au sein même d’un paysage. Ce projet revient sur les sites du Green Book et les liens entre eux par le biais des propriétaires, des familles et des travailleurs des hôtels qui figuraient dans ces guides de voyage.

© Peyton Fulford
Peyton Fulford

En mettant l’accent sur le portrait narratif, Infinite Tenderness se concentre sur la documentation de la queerness dans le Sud américain. S’inspirant de sa propre expérience en tant qu’individu queer à Albany, en Géorgie, elle s’intéresse à apporter une nouvelle compréhension visuelle à la vie des personnes queer vivant dans les zones rurales, en particulier celles qui s’identifient comme trans et non-binaires.

© Gogineni Roopa
Roopa Gogineni

Let the Record Show est une enquête photographique sur la façon dont les histoires sont créées, ou effacées, dans le Sud américain. Les photographies offrent ce qui semble être la preuve d’une vérité, puis les textes qui les accompagnent ancrent les images dans les faits de ce qui s’est passé. La réalité de cette histoire est souvent illisible sur la seule photo. Un schéma de contradiction émerge. La plupart de ce qui est documenté dans ce projet n’est pas disponible en ligne, car de nombreux historiens qui ont guidé ce travail ont acquis et transmis des informations dans la tradition orale, et parce qu’une grande partie du matériel d’archives pertinent n’a pas été numérisé.

Les systèmes de connaissance et de pouvoir dans notre société actuelle sont indéfectiblement liés à l’esclavage, et il reste nécessaire d’interroger ce passé et la façon dont l’Amérique s’en souvient. Sous forme numérique, le catalogue vivra sur un site web, où Roopa invitera d’autres personnes à soumettre des images et des histoires de sites non marqués. Elle imprimera également des livres de photos à bas prix qui serviront d’outil pour l’enseignement de l’histoire et de l’historiographie.

© Sandra Mehl
Sandra Mehl

Les sœurs Ilona et Maddelena ont grandi dans un quartier ouvrier de Montpellier, en France, où le taux de chômage et le trafic de drogue étaient élevés. Elles ont toujours vécu dans un appartement de 80 mètres carrés, avec leur père Thierry, schizophrène et maintenant au chômage, leur mère Françoise, préretraitée de la fonction publique, et leur oncle Etienne. Les deux filles vont à l’école, et passent leur temps libre dans leur appartement et dans les rues de leur quartier. C’est dans ces lieux et ces moments que Sandra choisit de diriger sa caméra pour montrer ce que signifie être une fille et une adolescente dans un environnement défavorisé dans un pays développé comme la France. Et comme Sandra vit en face, d’une certaine manière, c’est aussi l’histoire de sa vie.

Retrouvez tous.tes les shortlistés.es ici.

Source : WP Grantees 2020

commentaire

Ajouter le vôtre

Laissez un commentaire

Laissez un commentaire

Devenir Lenser