Les collages décalés de Guillaume Chiron

Guillaume Chiron nous régale avec des collages photographiques drôles, décalées, satyriques toujours brillamment composés. (Photo d’ouverture : La noyée)

Guillaume Chiron mêle le réel et l’irréel en ouvrant une porte sur des mondes inattendus. Se servant d’une banque d’images classiques, ils détournes les intentions et les esthétiques afin de recréer des scènes qu’il agrémente parfois de peinture.

Ces fragments de photographies existantes viennent se rejoindre dans des tableaux incroyablement cohérents tant les perspectives sont bien trouvées, et en même temps totalement incongrus et dadaïstes.

Le Dada n’est pourtant pas une inspiration majeure, car Chiron est un passionné cinéphile des années ’50 et ’60. C’est dans des scènes cultes et improbables de films de cette époque dorée que le spectateur plonge en regardant ces compositions.

En donnant à ses personnages la taille d’animaux de compagnie, en donnant vie à des géants dominant de vastes espaces, on pense bien évidemment à des titres comme L’homme qui rétrécit ou au Fantastique homme colosse.

L’artiste met en scène le monstrueux tout en le désacralisant par le biais d’un humour acéré. La passion pour les effets spéciaux artisanaux ressort dans ces clichés d’un genre nouveau. Son sens de la scénographie, des couleurs, des symboles, permet de créer une ré-évocation historique forte, rappelant d’emblée un univers vintage bien précis.

Sans détours, les collages poussent ainsi qui les regarde à faire l’expérience de l’espace et du temps.

« Le grand devant le petit, procédé pourtant classique en matière de découpé-collé, peut prendre ici un sens particulier. Notre espace naturel ne serait plus tout à fait à la taille de notre humanité. L’Homme, dans la Nature, est tel un enfant qui se désintéresserait d’un jouet autrefois convoité. » explique Anthony Bonnin, en illustrant l’oeuvre de cet artiste si particulier.

Source : Instagram