Le 42ème Prix Leica Oscar Barnack a dévoilé ses douze lauréats. Tandis que les finalistes seront annoncés le 20 octobre, on vous présente nos coups de cœur. Découvrez chacun des photographes sur le site du concours. (Photo d’ouverture : © Goppel Valentin, Between the Years)
La liste complète des finalistes :
- Lynsey Addario, Usa – Femmes en première ligne du changement climatique
- Irene Barlian, Indonésie – Pays de la mer, Indonésie
- Alessandro Cinque, Italie – Pérou, un état toxique
- Collectif DOCKS, Allemagne – Inondation en Allemagne occidentale
- Valentin Goppel, Allemagne – Entre deux âges, Allemagne
- Kiana Hayeri, Iran – Promesses écrites sur la glace, abandonnées au soleil, Afghanistan
- Nanna Heitmann, Allemagne – Les protecteurs des tourbières au Congo
- M’hammed Kilito, Maroc – Avant qu’ils ne disparaissent, Maroc
- Léonard Pongo, Belgique : Terre primitive, République Démocratique du Congo
- Victoria Razo, Mexique – Crise migratoire en Haïti
- Felipe Romero Beltrán, Colombie – Bravo, USA – Mexique
- Rafael Vilela, Brésil : Ruines de la forêt, mode de vie indigène et crise environnementale dans la plus grande ville des Amériques
Notre coup de cœur est la série de Lyndsey Addario, qui a tiré le portrait de femmes qui autour des quatre coins du globe se battent contre le changement climatique et ses conséquences. Le photojournaliste présente alors des femmes pompiers en Californie du Nord ; des femmes indigènes de l’Amazonie brésilienne luttant contre les pratiques de brûlis et l’appropriation des terres ; des femmes des zones inondées du Sud-Soudan ; et des femmes des régions d’Éthiopie frappées par la sécheresse. Des images visuellement saisissantes illustrent comment l’avancée du changement climatique menace et détruit tous les aspects de la vie, que ce soit en Afrique, en Amérique du Nord ou en Amérique du Sud.
Dans notre sélection figure aussi Felipe Romero Beltrán, dont nous vous parlions à l’occasion du prix Circulation(s), dont il a remporté l’édition 2022. A cette occasion, il s’attaquait à la question des mineurs isolés en Espagne dans la série Dialect. Pour le Prix Leica Oscar Barnack, il présente Bravo. Dans cet essai photographique, le photographe colombien, né en 1992 et résidant aujourd’hui en Espagne, place la région frontalière entre les États-Unis et le nord du Mexique au centre de ses observations. Le Rio Bravo est défini par son double statut de fleuve et de frontière. Le projet, qui est toujours en cours, a débuté sur les rives mexicaines du fleuve. Tout y semble être dans les limbes, que ce soit les personnes, les objets ou même l’architecture. Tout est défini par la situation frontalière.
Valentin Goppel, quant à lui, se penche sur les jeunes adultes vivant à l’époque de Corona : le photographe allemand (né en 2000) retrace les effets de la pandémie sur sa génération. Lui aussi a connu l’effondrement soudain des vieilles habitudes et le sentiment d’insécurité, qui semble déterminer tous les plans d’avenir. Corona apparaît comme un catalyseur de la désorientation permanente. La photographie, cependant, s’est présentée comme un outil permettant de mieux comprendre ses pensées et ses craintes, et de trouver des images pour le sentiment d’abandon.
Pour finir, une mention spécial pour le travail de Kiana Hayeri. Après le retrait des troupes occidentales d’Afghanistan à l’été 2021, il est devenu évident en quelques jours que les talibans s’emploieraient à détruire tous les acquis en matière de liberté d’expression, de droits des femmes et d’éducation, pour les remplacer par un regain de peur et d’insécurité. Née en Iran en 1988, la photographe a grandi au Canada et vit en Afghanistan depuis plus de sept ans : son travail se concentre sans cesse sur les conditions de vie difficiles des femmes.
Source : Prix Leica Oskar Barnack
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