Sarah Meyohas est une étoile montante de la scène artistique new yorkaise. Après sa série BitchCoins, dans laquelle elle remettait en question les lois de la finance, elle présente la série photographique Speculations, réflexion sur l’illusion et ses travers. (Photo d’ouverture : ©Sarah Meyohas)
Plonger dans les clichés de Sarah Meyohas est comme se perdre dans les abysses. Dans sa dernière série, Speculations, elle joue avec nos perceptions visuelles à travers des installations de miroirs qui, positionnés l’un en face de l’autre et adornés avec des objets variés, créent des illusions d’optique immersives. A travers les clichés, le spectateur semble plonger dans un tunnel sans fin, pris entre rêve et réalité.
Des pétales de rose, des nuages de fumée colorée, des éléments en tissus, autant de détails décoratifs qui viennent encadrer ces portes virtuelles vers des univers illusoires. La nature est démultipliée, sublimée et rendue hypnotique. Le résultat est bluffant et ne fait que confirmer le talent de cette artiste qui fait parler d’elle au sein de la scène new yorkaise. En effet, elle avait déjà provoqué des fortes réactions avec ses tableaux illustrant les fluctuations de la bourse de Wall Street.
Immergée dans le monde de l’art, galeriste, elle ne dénigre pas le côté financier dans le monde créatif et explique que ses œuvres et sa formation économique ne sont que deux manières complémentaires de voir la réalité. Dans Speculations, elle insiste sur la notion d’illusion en montrant à quel point certaines notions réelles peuvent dévoiler toute leur fragilité le temps d’une photographie. Un réflexion sur les fluctuations boursières peut-être ?
C’est dans une chambre obscure, dans le noire, qu’elle prends ses clichés. La caméra produit un reflet de lumière qui va d’un miroir à l’autre en face en produisant ces effets étonnants. Les photographies soulèvent ainsi maintes questions auxquelles l’artiste ne trouve pas de réponse, prise dans un processus de spéculation sans fin.
Dans une interview pour Metal Magazine, elle explique : « la valeur d’un objet est le fruit d’un reflet. Un objet tri-dimensionnel est généralement réduit à une image en deux dimensions pour plus de praticité dans la constitution d’un prix. Pourtant, je trouve plus correct de voir cela comme un reflet double. Ce reflet, cette image, subit un effet de levier qui la magnifie, fait augmenter sa valeur et la reproduit à l’infini ». Indéniablement un processus artistique nourri d’une théorie philosophique de poids qui montre l’ancrage de Meyohas dans le monde qui l’entoure.
Source : Sarah Meyohas
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