Focus sur Max Pinckers, prix Leika Oskar Barnack, et Mary Gelman, prix Leica Newcomer. Exposition à Paris Photo du 8 au 11 Novembre 2018. (Photo d’ouverture : © Max Pinckers)
Le Prix Leica Oskar Barnack a récompensé cette année avec le prix du jury Max Pinckers, photographe belge, pour sa série « Red Ink ». Mary Gelman, quant à elle, remporte le prix Newcomers, réservé aux jeunes talents de moins de 25 ans, pour « Svetlana ».
Pinckers nous transporte à travers un voyage inédit en Corée du Nord, pays inconnu aux frontières blindées dont peu d’images ressortent. La série acquiert donc d’emblée un caractère exceptionnel du fait du sujet abordé. Gelman nous dévoile un reportage sur Camphill, une institution du mouvement anthroposophique, située à Svetlana non loin de Saint Pétersbourg.
Cette initiative pédagogique permet aux personnes handicapées, de vivre et travailler en toute autonomie, loin des préjugés et de la discrimination. Un projet de longue haleine durée près de deux ans.
C’est en 2017 que Max Pinckers se rend en Corée du Nord avec le journaliste Evan Osnos pour le compte du New Yorker. Une commande sous haute surveillance au moment où le conflit diplomatique entre Etats-Unis et Corée du Nord était à son comble. Bien que nous ayons la sensation que le régime connaît une ouverture, il est en réalité très difficile de photographier dans le pays en toute liberté, celui-ci restant l’un des plus fermés au monde. Ne pouvant aucunement pas montrer les coulisses du système politique local, Pinckers a opté pour une série à la croisée entre documentaire et spot publicitaire : l’usage du flash et de la surexposition permettent de donner à ses images une allure « artificielle », comme si le tout n’était qu’une mise en scène soignée. C’est précisément cette manière de photographier qui fait toute l’ironie de ce travail qui parodie en cachette l’image de propagande.
Le reportage de Mary Gelman, lui, fut un travail de longue durée. Au début, les pensionnaires de Camphill étaient nerveux devant la caméra. La mise en confiance a donc été une étape cruciale du travail : au fur et à mesure de sa permanence, la photographe s’intégrait parfaitement dans l’institution jusqu’à ce que les hôtes ne prêtent plus attention à sa présence. A partir de cet instant, la jeune photographe a pu travailler en toute liberté. Pour Mary Gelman, il est essentiel d’apprendre à connaître les limites de l’autre, de savoir les respecter, d’avoir l’esprit ouvert et d’être honnête. À ses yeux, la photographie exige de prendre son temps.
« Je félicite Max Pinckers et Mary Gelman, lauréats du Leica Oskar Barnack Award 2018 au nom de l’ensemble du jury. Tous les deux sont parvenus de manière saisissante à porter un regard humaniste sur la société » explique Karin Rehn-Kaufmann, Art
Director & Chief Representative de Leica Galleries International. Les récompenses seront décernées le 10 octobre à Berlin. Les séries de photos des douze finalistes seront ensuite présentées dans le cadre d’une grande exposition qui se tiendra du 10 au 31 octobre 2018 à la « Neue Schule für Fotografie», Brunnenstraße 188-190, 10119 Berlin.
Source : Leika Oskar Barnack
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