Le 13 octobre la Fondation Picto annonçait les lauréats du prix éponyme dans la cour du Palais Galliera. Qui sont les trois jeunes talents qui vont chambouler la photographie de mode dans les années à venir ? Chiron Duong, Lucie Khahoutian et Gabriel Dia ont plus d’une corde à leur arc pour redessiner les frontières de la photo de mode en la rendant plus inclusive, ouverte et émancipées des clichés du genre. (Photo d’ouverture : © Chiron Duong)
Distinction de référence pour les talents émergents dans le domaine de la photographie de mode, le Prix Picto récompense depuis 1998 les photographes émergents du monde entier. Décerné initialement à un seul photographe par an, le prix s’est enrichi de deux prix supplémentaires dès 2014, dévoilant chaque édition trois nouveaux lauréats. Le 13 octobre, la Fondation a donc annoncé les gagnants de cette 22e édition, marrainée par la photographe de mode Sarah Moon.
Chiron Duong : ode à l’imagerie traditionnelle asiatique entre mystère et flamboyance
C’est le vietnamien Chiron Duong à remporter le premier prix. Picto produira la conception d’une exposition personnelle du photographe à hauteur de 2000 euros tandis que le groupe de publicité urbaine JCDecaux lui offrira une campagne d’affichage à Paris. Le photographe a aussi bénéficié d’un appareil photo Leica, partenaire du concours.
Architecte et photographe, Duong s’attèle à représenter en des sublimes images oniriques une interprétation des éléments visuels traditionnels de sa culture et d’autres cultures asiatiques, qu’il côtoie par des recherches et des rencontres.
« Les tons asiatiques sont non seulement extrêmement flamboyants, flottants mais aussi généreux et significatifs » explique-t-il. Dans ses clichés, il essaie d’incarner « les sentiments de mystère du folklore, de la foi et de la religion dans la vie des asiatiques par des couleurs et des photos en résonance avec la mode, ainsi que l’interférence de la culture occidentale et vietnamienne ».
Lucie Khahoutian : photographie et collage pour bâtir des ponts entre la culture occidentale et l’héritage arménien
Lucie Khahoutian (deuxième prix, dotation 19M de la photographie des métiers d’art) est une artiste visuelle dont la pratique mélange collage, photographie et installation. Membre du collectif Live Wild, elle est basée en France. Son travail crée des rencontres entre la culture contemporaine occidentale et les références traditionnelles arméniennes. Khahoutian a tendance à faire des allers-retours entre le collage et la photographie pour mettre en valeur les qualités magiques et spirituelles de son travail.
Gabriel Dia : le récit de blessures d’enfance en des sublimes images entre réalité et abstraction
Enfin, Gabriel Dia (troisième prix, dotation Filippo Roversi) est né en 1985 au Sénégal. Éxilé en France en 2003, il vit et travaille à Paris. Son travail explore les blessure physiques et mentales de l’enfance à travers la photo d’auteur. Anciennement ingénieur nucléaire, ce jeune talent s’est finalement entièrement adonné à sa passion pour la photographie, à travers laquelle il raconte subtilement l’anatomie de son âme, avec une esthétique mystique qui semble filtrer nos émotion au rayon X.
Avec ces trois talents, la photographie de mode a des beaux jours devant elle. Des univers complexes, s’ouvrant sur des cultures et des mondes différents, apportent une réelle profondeur à ces travaux qui mettent l’esthétique au service de propos forts. Plus d’informations sur la Fondation Picto et ses actions par ici.
Source : Fondation Picto
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