Le Prix du Livre Paris Photo a élu les trois meilleures publications photographiques de l’année : The Banda Journal, du photographe Muhammad Faldi et de l’écrivain Fatris MF, Untitled de Sasha Phyars-Burgess et What They Saw: Historical Photobooks by Women, 1843–1999 édité par Russet Lederman and Olga Yatskevich. (Photo d’ouverture : Couverture du livre « What They Saw: Historical Photobooks by Women, 1843–1999 » © Shirin Neshat, Women of Allah, 1993-7)
Initié en novembre 2012 par la Fondation Aperture et Paris Photo, le Prix du Livre rend hommage à la contribution du livre photo, à l’histoire et à l’évolution de la photographie. Trois prix sont remis : Premier livre, Livre de l’année, et Catalogue photographique de l’année. L’édition 2021 a été toute particulière car elle était traversée par le thème de la résilience, de la résistance entamée par les photographes pendant la pandémie.
Le lauréat de la catégorie Prix du Premier livre reçois une dotation de 10 000 $.
Une mention spéciale sera attribuée aux lauréats des deux autres catégories. La sélection des 35 ouvrages retenus est exposée pendant la foire. Les ouvrages seront présentés dans le numéro 017 de The PhotoBook Review, édition bi-annuelle créée par la Fondation Aperture et distribuée pendant la foire.
Le livre photo de l’année revient à Muhammad Faldi pour The Banda Journal, avec des textes écrits par Fatris MF, publié aux éditions Jordan. Le livre présente l’histoire peu connue des îles indonésiennes Banda, un minuscule archipel qui a joué un rôle considérable dans le commerce mondial et l’économie moderne. Le juré Daniel Blaufuks, a noté que « The Banda Journal est très bien conçu, très engageant – un livre dans lequel le texte et l’image sont habilement entrelacés, invitant à le regarder et à le lire à nouveau – et qui nous offre de nouvelles perspectives d’une région que nous n’avons pas souvent l’occasion d’entendre sur le plan artistique ».
Le lauréat du premier prix du livre de photos est Untitled de Sasha Phyars-Burgess. Américaine de première génération née de parents trinidadiens, Sasha Phyars-Burgess explore son héritage et son histoire complexe à travers la photographie. Ses images sont tour à tour douces et méditatives, « expressives et énergiquement vibrantes », comme le rapporte Aperture. Le juré Darius Himes félicite ce travail photographique qui « prend position, énonce une opinion et n’y va pas par quatre chemins ».
Le livre de Russet Lederman et Olga Yatskevich What They Saw: Historical Photobooks by Women, 1843–1999 remporte quant à lui le titre de catalogue photographique de l’année. Publié par 10×10, il mène un examen de l’histoire du livre photo et explore les livres photo créés par des femmes depuis les débuts de la photographie jusqu’à l’aube du XXIe siècle.
Vasantha Yogananthan, auteur de Amma, bénéficie d’une mention spéciale des jurés. Le livre est le dernier volume de A Myth of Two Souls, une série de sept livres que l’artiste a commencée en 2016. Dans cette série, Yogananthan intervient et réinterprète le Ramayana, créant sa propre relecture moderne de ce récit épique classique hindou. La jurée Tatyana Franck, a souligné que le projet dans son ensemble était « un voyage très convaincant, visionnaire et engagé de l’artiste, qui a utilisé un large éventail de matériaux, de formats et d’approches de la narration pendant toute la durée de la série de livres », ce qui se manifeste clairement dans cette dernière œuvre, Amma.
Taous R. Dahmani a déclaré que le jury a choisi des livres aux récits forts qui ont su trouver les formes appropriées pour les histoires qu’ils racontaient ; des créateurs d’images prometteurs qui surprennent avec des histoires transatlantiques, soulignant les choses qui nous ont manqué au cours de ces dernières années difficiles : les familles et les communautés, les fêtes, les voyages et la possibilité de se connecter les uns aux autres. Les lauréats sélectionnés présentent des enquêtes individuelles fortes et sont tous des artistes dont les histoires n’ont pas été racontées, utilisant la forme du livre pour diffuser ces voix détonantes.
Source : Paris Photo
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