Les photos archéologiques de Josef Koudelka à la BnF

Pendant plus de trente ans, Josef Koudelka a sillonné 200 sites archéologiques du pourtour méditerranéen, dont il a tiré des centaines de photographies panoramiques en noir et blanc. Une exposition retrace son travail, du 15 septembre au 16 décembre à la BnF. (Photo d’ouverture : © Josef Koudelka / Magnum Photos)

Au long de sa carrière, Josef Koudelka a sillonné plus de 200 sites archéologiques autour de la Méditerranée. De ces visites, il a tiré des centaines de panoramiques en noir et blanc dressant une sublime esthétique des ruines. Ces images franchissent les barrières de l’espace et du temps pour entrer dans l’éternel photographique, parsemé de poésie et de magnificence. La devise du photographe n’est-elle d’ailleurs pas « Le maximum, voilà ce qui m’a toujours intéressé » ?

La BnF expose alors un ensemble inédit de 110 tirages exceptionnels intitulé Ruines, révélant toute la force et la beauté du lexique visuel d’un des derniers grands maîtres de la photographie moderne. La série Ruines est le résultat d’un travail personnel au cours duquel l’artiste a parcouru dix-neuf pays pour photographier les hauts lieux de la culture grecque et latine, berceaux de notre civilisation.

De la France à la Syrie, en passant par le Maroc, la Sicile, la Grèce ou la Turquie, ces photographies immenses jamais montrées jusqu’ici, portent un regard tout à fait intime et fortement narratif sur la beauté chaotique des ruines, vestiges de monuments transformés par le temps, la nature, la main de l’homme et les vicissitudes de l’Histoire.

Dans l’univers de Koudelka le panorama joue un rôle essentiel. Ces paysages sont loin d’être statiques : les prises de vue fragmentaires et à l’apparence désordonnées, en plongée ou en contreplongée, alternant des vues lointaines, des gros plans et des jeux d’ombre, guident le spectateur sur des sites connus et reconnus, sans pour autant donner l’impression de déjà vu. C’est une promenade dans l’ancien temps que Koudelka nous propose, non pas une simple expérience contemplative. Le dynamisme des images constitue un élément de narration émouvant.

Ainsi, Alain Schnapp, Héloïse Conésa, Bernard Latarget, auteurs du catalogue d’exposition, présentent Ruines : « Koudelka ne souhaite pas immortaliser les ruines antiques, les figer dans une vision romantique, mais au contraire revenir encore et toujours sur les mêmes lieux pour en enregistrer les évolutions liées au passage destructeur du temps et des hommes, de la nature qui reprend ses droits. Ces paysages sont une ode aux ruines du Mare Nostrum et nous interpellent sur la nécessité de sauvegarder l’héritage de cette civilisation. »

Source : BNF