Le photographe Ernest C. Withers a immortalisé le Memphis des droits civiques et du blues dans une archive de photos impressionnante. Jusqu’au 30 août à la Michael Hoppen Gallery de Londres. (Photo d’ouverture : © Estate of Ernest C Withers)
Dans les années 1950, le photographe Ernest C. Wither était un photo-reporter, toujours prêt à dégainer son appareil sur le terrain des événements et phénomènes les plus passionnants qui avaient lieu aux Etats-Unis. Pendant une décennie, il travailla pour des magazines Afro-américain en suivant les leaders du mouvement des droits civiques dans le Sud des Etats-Unis : Dr Martin Luther King Jr, James Meredith et Medgar Evers.
Au cours de cette période, il a collecté des images historiques. Martin Luther King dans le premier bus ouvert aux noirs à Montgomery, la grève des travailleurs de la santé, les assassinats des militants des droits civiques, les bureaux de vote…une archive unique qui parcourt la plus grande croisade sociale menée en Amérique au XXe siècle. Une grande chronique écrite sur le terrain, au plus près de la réalité des faits, saisissante et percutante.
Tout au long de sa carrière, Withers a travaillé dans un studio au 333 Beale Street à Memphis, ville dans laquelle il a également assisté à la naissance du blues. Cette rue était à l’époque le coeur de la culture afro-américaine de Memphis et donc un endroit privilégié pour documenter l’agitation et l’effervescence intellectuelle de ce mouvement révolutionnaire. Loin des clichés touristiques actuels, les photographies de Withers nous replongent dans l’atmosphère authentique de l’époque et nous font revivre des pages cruciales de l’histoire américaine.
A travers son objectif, il nous ramène au Pee Wee’s Saloon et au Club Paradise, où résonnent des notes de jazz, de blues et de Delta blues, tous ces nouveaux courant musicaux nés dans la région du Mississippi et ayant ensuite conquis le monde entier.
L’exposition organisée à la Michael Hoppen Gallery jusqu’au 30 août se concentre donc sur cette décennie flamboyante où l’essor de la musique noire allait de pair avec les revendications des droits civiques, dans un climat d’empowerment culturel passionnant. L’occasion de redécouvrir l’une des batailles intellectuelles et artistiques les plus intenses du siècle dernier.
Source : Michael Hoppen Gallery
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