LEX, un argentique en monture E ?

L’idée de n’avoir qu’un seul système optique pour différents boîtiers est le rêve de nombreux amateurs de photo. Quand en plus il s’agit de combiner l’amour du grain argentique avec la fameuse monture E de Sony, l’idée paraît encore plus séduisante puisque aucun argentique en monture E n’existe.

Un homme, Alexander Gee, a donc crée un prototype le LEX, permettant de fusionner les deux. Sur le papier l’idée paraît attractive. D’autant que l’homme s’est donné du mal, allant jusqu’à se créer une mini fonderie chez lui pour fabriquer des pièces métalliques, jouer du fer à souder pour le système électrique et profiter des capacités d’imprimantes 3D pour se créer un boîtier. Un projet d’un an qui profitera d’un système de financement participatif afin de poursuivre le développement voir la production.

Les 18 mm de tirage optique de la monture E semblait tout adaptés à ce projet puisqu’ils permettent de construire un système sans miroir tout en limitant le poids et l’encombrement. D’autant que le paradigme d’Alexander Gee est simple : construire un boîtier argentique qui lui permet d’utiliser les optiques de son Alpha 7 Mark II. Du coup, plutôt que d’utiliser ses optiques argentiques qui n’ont pas un pouvoir séparateur suffisamment élevé sur son capteur CMOS de 24 millions de pixels, il décide de construire de zéro un boîtier argentique capable de supporter la monture E.

Pour ce faire il utilise la platine d’un Alpha 7 regroupant la monture E et l’obturateur. Ensuite il installe le plan film pour monter n’importe quel type de pellicule 24 x 36 mm (exceptées les pellicules au codage DX). Puis il poursuit en reliant l’ensemble à une carte mère puis au déclencheur. Les circuits sont ensuite reliés entre eux et vient enfin, l’étape de la construction du boîtier. D’un côté, Alexander fabrique des pièces de métal pour les enrouleurs de bobines et le déclencheur, et de l’autre il utilise le SLS Nylon et une imprimante 3D pour construire le corps du boîtier. Évidemment, résumé en quelques lignes le projet paraît simple mais il aura fallu une bonne année à ce passionné pour mener à bien son projet.

Indéniablement nous saluons ici la persévérance, le concept et surtout le savoir-faire qu’il aura fallu déployer pour aller au bout. Mais les limitations sont nombreuses. A commencer d’abord par l’idée même d’adapter des optiques en monture E avec un film. En effet, on considère globalement que le pouvoir de résolution d’un excellent film argentique tourne autour d’un équivalent de 12 millions de pixels. Monter des optiques adaptées aux capteurs numériques, qui plus est d’Alpha 7, équipé d’un capteur de 24 millions de pixels ne permettra pas de résoudre plus de détails que ce que la pellicule est capable de délivrer.

Le LEX ne permet pour le moment pas d’utiliser l’autofocus, ni même de contrôler le diaphragme des optiques. Là aussi, plus de la moitié des optiques en monture E se trouvent quasiment inutilisables. Enfin, sur les images du prototype que nous avons vues, le viseur semble être un « simple » viseur à visée claire greffé sur la griffe porte accessoire du LEX sans aucun rappel d’informations. Au final le LEX semble être une jolie (et encore il ne faut pas trop s’attarder sur l’esthétique brique du boîtier) chimère mais fort peu pratique dans la réalité.

Vous êtes un amoureux de l’argentique ? Achetez des stock de pellicules, stockez les dans votre frigo, munissez vous d’un vieil argentique déniché d’occasion à moins de 100 €, contentez vous d’un simple 50 mm f/1,8 et vous ferez des photos que même vos petits petits petits enfants pourront se partager de la main à la main au coin du feu.

Pour le moment, aucune information sur la disponibilité et le prix n’a été donnée pour le projet LEX.

Source : Lexoptical