La Fisheye Gallery présente Land of Ibeji, une exposition autour de la mythologie des jumeaux au Nigéria, par les photographes Bénédicte Kurzen et de Senne de Wilde. A découvrir jusqu’au 7 janvier. (Photo d’ouverture : © Sanne de Wilde et Bénédicte Kurzen)
Exposées à Arles l’été dernier dans le parcours photographique Dress Code, Sanne de Wilde et Bénédicte Kurzen sont à l’affiche à la Fisheye Gallery jusqu’au 7 janvier avec leur série Land of Ibeji, qui se penche sur le mystère de la gémellité au Nigéria. Littéralement, « ibeji » signifie « double naissance », et « les deux inséparables » en yoruba. Une expression qui traduit l’harmonie complète entre deux êtres.
Dans l’Afrique de l’Ouest, il y a quatre fois plus de jumeaux que dans le reste du monde et au cœur de cette région, au Nigéria, se trouve la ville de Igbo-Ora, le terrain photographique choisi par Bénédicte Kurzen et Senne de Wilde pour mener leur récit autour de la gémellité.
Les jumeaux au Nigéria sont à la fois diabolisés à la fois vénérés. Certaines communautés rurales persécutent les jumeaux, car dans la culture Yoruba, chacun a un double qui ne devrait pas exister sur Terre, mais demeurer dans le monde de l’invisible et de l’imperceptible. Dans d’autres régions, au contraire, des sanctuaires leur sont dédiés et les frères et sœurs sont encouragés à épouser avec joie ce lien unique qui les unit.
Dans une interview pour le Nikon Club, Bénédicte Kunzen commentait : « La gémellité est une figure emblématique dans de nombreux endroits du monde, et tout particulièrement au Nigéria. Étant donné l’image négative à laquelle le pays est confronté concernant son traitement des jumeaux, nous avons voulu examiner de plus près la mythologie complexe à la base de cette sombre histoire, tout en regardant également la situation d’ensemble ; en effet, dans la plupart des endroits, les jumeaux sont vénérés. »
La série joue, par des filtres colorés, autour de la notion de double. A travers des jeux esthétiques en miroir, les portraits se répondent et nous invitent à pousser les regard au-delà des apparences. Les photographes abordent le jumeau en tant que figure mythologique et donnent vie à une métaphore puissante pour saisir la dualité au sein de chaque être humain et à la fois la dualité que nous expérimentons dans le monde qui nous entoure.
Les photographes ont joué avec le concept de dédoublement pour mettre en scène une histoire photographique hors des sentiers battus, en utilisant des doubles ouvertures, des doubles expositions, des réflexions et des filtres de couleur. Grâce à ces procédés picturaux inventifs, les deux artistes réalisent des doubles portraits pleins de douceur et enveloppé d’un mystère insondable.
Avec ce travail original et poétique, les deux photographes créent un récit visuel et un langage esthétique reflétant et renforçant la culture Yoruba. Les jumeaux sont ici présentés comme des êtres mythiques puissants.
Un livre sur cette série est disponible chez Hatje Kantz, Land of Ibeji, au prix de 54 € .
Source : fisheyegallery.fr
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