La politique de protection du droit d’auteur chez Vimeo serait-elle trop stricte ? Le célèbre vidéographe Andrew Reid du site EOSHD quitte la plateforme d’hébergement de vidéos Vimeo en raison d’une application trop rigoureuse de la DMCA.
C’est comme un coup de semonce dans le petit milieu des vidéastes et des réalisateurs. La plateforme d’hébergement de vidéos Vimeo, vient de se mettre à dos une partie des ses utilisateurs. Selon certains, elle appliquerait avec un peu trop de zèle la DMCA.
La DMCA ou Digital Millennium Copyright Act est une loi américaine adoptée en 1998. Le but de ce texte est de fournir un moyen de lutte contre les violations du droit d’auteur. Il vise à établir une législation de la propriété intellectuelle adaptée à l’ère numérique. Cependant la loi est controversée et certains la juge liberticide au nom de la liberté de création numérique. Un principe basé sur la réappropriation de création et qui permet d’en créer de nouvelle.
Le problème avec Vimeo, selon Andrew Reid, c’est que la plateforme ne donne pas d’alternative et surtout ne propose pas comme Youtube un système de redistribution des droits. Du coup, des centaines d’utilisateurs se sont retrouvés quasiment du jour au lendemain avec deux avertissements de publication de contenu, notamment musical, protégé par le droit d’auteur : soit à un dernier avertissement de la suppression totale de leur compte.
Et c’est là que la politique de Vimeo fait scandale : au bout de trois avertissements la plateforme d’hébergement supprime tout ! L’intégralité du compte n’est plus accessible, ni même la possibilité de récupérer ses vidéos hébergées qui n’auraient pas enfreint la loi DMCA. Ainsi, même si vous avez un accord en dehors de la plateforme avec un producteur de contenu ou un musicien, et que la musique est déclarée comme protégée, Vimeo commence à vous ficher. En outre, il apparaît que lorsqu’un avertissement est donné par Vimeo il ne peut jamais être effacé. Ainsi pas de droit à l’oubli puisque certains traînent comme un boulet des avertissements vieux de dix ans.
Cette politique très stricte pose évidement problème à des centaines de réalisateurs ou de testeurs en herbe qui réalisent des petits clips juste pour mettre en exergue la qualité de telle ou telle fonction d’une nouvelle caméra ou d’un objectif, sans but commercial. En effet, en tant que passionné d’image, combien de fois n’avons nous pas nous-même visionnés des clips présentant la fonction ralentis ou 4K 60P par exemple de tel boîtier ou l’effet produit en vidéo d’un rack focus réalisé à l’ouverture f/0,95 ? Le problème c’est que la musique employée ne provient pas toujours de banque de son libre de droit et que leur utilisation est interdite. Youtube a trouvé la parade : dans ce cas, le contenu hébergé reste en ligne mais la ligne de son est mutée. La plateforme prévient alors l’utilisateur et redirige vers une banque de musique libre de droit. Ce système n’existe pas sur Vimeo.
Pour le moment le dialogue est rompu entre les utilisateurs qui se plaignent et la plateforme. Du coup, certains comme Andrew Reid qui ne sont plus qu’à un avertissement de la suppression totale de leur compte ont décidé d’abandonner Vimeo et de migrer vers un autre hébergeur.
Source : EOSHD
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