Paweł Jaśkiewicz nous dévoile l’âme de Malte, qu’il sillonne avec un regard intuitif et sensibile, décalé et rempli d’un sens de mysticisme. Pour le suivre, rendez-vous sur Instagram. (Photo d’ouverture : © Paweł Jaśkiewicz)
Intuitive, observatrice et sinueuse, la pratique du photographe polonais Paweł Jaśkiewicz se concentre sur l’espace, les objets et l’architecture, découvrant ce qui est caché à la vue ordinaire. Regarder le réel à travers un prisme nouveau est essentiel pour tout bon artiste et il arrive probablement un moment où, pour un photographe, le monde est quasi constamment vu à travers l’objectif d’un appareil, capable de cerner les détails que l’on ne note pas, les couleurs et les lumières que l’on ne saurait pas décrire avec les mots. Le travail de ce photographe à Malte est le fruit de cette fusion entre l’oeil de l’artiste et l’environnement qui l’entoure.
Dans son projet The Simplified Topography of Malta (La topographie simplifiée de Malte), Paweł Jaśkiewicz capture les points où l’architecture humaine et la nature se rencontrent en se promenant dans l’un des plus petits pays du monde.
« Ma relation avec la photographie est très forte. Je ne peux pas imaginer fonctionner sans elle maintenant. Je recadre le monde tout le temps, je pense à la photo que je pourrais prendre » explique Jaśkiewicz dans une interview pour It’s Nice That. Au-delà de l’action de capturer l’image, ce qui fait vibrer le photographe est le processus de développement de l’argentique. Jaśkiewicz travaille avec une caméra Mamiya 7 et en dépit du prix croissant des pellicules, il est loin de vouloir arrêter de se servir de ce moyen.
Jaśkiewicz suit une pratique de réitération, revenant encore et encore aux photographies précédentes pour trouver des détails qui lui auraient échappé au premier abord. De même il en va pour celui qui regarde, qui est appelé à plonger dans ces images pour en admirer tous les détails, les éléments fruits du hasard qui constituent la composition finale et la remplissent de vitalité.
« Je veux faire ressortir la scène dans sa globalité ou un objet particulier, le faire sortir du chaos, donner du relief à ce qui se produit souvent à proximité en arrière-plan » il explique. Une démarche qui pousse à l’observation continue, à une expérience du réel basée sur la comparaison d’endroits différents, sur les surprises que l’on peut trouver sur la route. Ce type d’approche peut être vue dans la série ici présentée, qui a commencé comme une idée spontanée. Jaśkiewicz n’a pas entamé le projet avec une idée précise de ce qu’il voulait documenter : c’était quelque chose à développer au fur et à mesure du déroulement du voyage.
« Malte est un endroit très touristique, mais je pense que j’ai réussi à montrer l’île sous un autre angle. J’ai été surpris par le contraste entre la ville et la nature environnante » dit-il, en décrivant une île en perenne construction, comme si certains lieux n’étaient jamais aboutis, comme si c’était un grand espace de transition, une sorte de non-lieu mythique. Ces paysages urbains vides, où la nature prend les dessus, conquérante, sont le résultat d’un travail non planifié. L’homme apparaît ici comme un accessoire, ses constructions sont des futures ruines, que la nature saura intégrer à son équilibre.
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Source : Instagram
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