Le réalisateur Martin Bell et Steidl publient The Book of Everything, le livre monumental qui retrace toute la vie et la carrière de Mary Ellen Mark, photographe iconoclaste qui a su diriger le regard du monde vers ces histoires que l’on ne raconte jamais. Acheter le livre ici. (Photo d’ouverture : Crissy, Jesse, Linda et Dean Damm dans leur voiture, Los Angeles, Etats-Unis, 1987. © Mary Ellen Mark)
Cinq ans après la disparition de Mary Ellen Mark, Steidl publie The Book of Everything, ouvrage colossal hommage à la photographe. Maintes fois récompensée, elle a marqué son époque avec ses portraits bouleversants d’une humanité bien souvent rejetée, faite de marginaux et d’histoires que l’on ne raconte pas. Enfants des rues, prostituées, toxicomanes, circassiens, petites reines de beauté…la photographe a immortalisé l’autre visage de l’Amérique, celui qui brise le rêve de la réussite à tout prix, et a posé son objectif sur ce que nos sociétés lissées refusent de regarder.
Depuis sa rencontre avec la photographie à l’âge de 9 ans, jusqu’à son master en photojournalisme à l’école Annenberg de l’université de Pennsylvanie, Mark a développé une capacité narrative hors pairs. Sa passion grandissante pour le pouvoir de l’image la mène rapidement en quête d’histoires hors du commun. Ses sujets de prédilection : des personnes rarement représentées, des visages incommodes, des récits de souffrance. « Mary Ellen pouvait voir une histoire dans la vie de tous les jours que vous auriez simplement ignoré même si elle se déroulait sous votre nez », dit Martin Bell, réalisateur, compagnon de Mary Ellen Mark. « Et elle avait la capacité de réduire cette histoire, aussi simple ou complexe soit-elle, à un seul cadre ».
Martin Bell ne sait toujours pas s’il s’agissait d’un travail d’amour ou d’un acte de folie (ou peut-être un peu des deux), mais immédiatement après la mort de son épouse, il s’est attelé à la tâche ardue de passer au crible toutes ses planches-contact et ses diapositives Kodachrome – plus de deux millions d’images – représentant l’œuvre de sa vie. « Personne de sensé ne se chargerait de cette tâche », dit Bell. La mission consistait à sélectionner les cadres pour un livre rétrospectif qui serait fidèle à la piste photographique qu’elle a tracée autour du globe.
Le livre est une véritable déclaration d’amour à la photographe emportée par le cancer à l’âge de 75 ans. « Mary Ellen n’aurait jamais fait ce livre » avoue son mari. Par manque de temps, « elle a rarement réexaminé ses planches-contacts et ses négatifs.”
L’ouvrage est chronologique et s’organise par décennies depuis 1963 jusqu’à son décès. Il met en avant des clichés iconiques mais aussi des inédits. Six cent vingt-quatre images, pour la plupart en noir et blanc, accompagnées d’extraits de son journal, d’interviews et de témoignages de ses proches et collaborateurs. Tout au long du livre, nous plongeons dans l’univers de celle qui ne se souciait guère de garder une distance entre elle et ses modèles. Immergée dans ces histoires, c’est avec un story telling digne des plus grands maîtres du cinéma qu’elle a montré au monde ces visages et ces vies.
Pendant près de quatre ans, Bell, en collaboration avec Meredith Lue et Julia Bezgin, qui dirigent la photothèque et le studio de Mary Ellen Mark, a distillé la brillante carrière de son épouse en 515 planches. L’essentiel de l’œuvre de la photographe remplit désormais trois livres immenses, 850 pages au total, pesant plus de 7 kilos et présentés dans un coffret bleu intitulé sobrement The Book of Everything.
Plus d’informations sur le livre :
Publié par Martin Bell
880 pages, 624 images
Avec boîte collector
24.5 x 32.2 cm
Livres : 3
Textes en anglais
ISBN 978-3-95829-565-0
1. Edition 07/2020
Prix : 480 euros
Livraison gratuite
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Source : Steidl
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