Eternity est le nouveau livre retraçant la carrière de Masayoshi Sukita, le photographe japonais qui a accompagné David Bowie pendant toute sa vie à partir des années 1970, qui défini les codes de la photo « rock » et a signé des collaborations culte avec Jim Jarmusch, Iggy Pop et Marc Bolan. (Photo d’ouverture : New York Pop Festival, Downing Stadium, Randall’s Island, New York, 1970. © Sukita/ACC Art Books)
Masayoshi Sukita est l’un des photographes de rock les plus reconnus au monde, considéré par les artistes eux-mêmes comme un véritable maître. « Parmi tous les photographes, le seul à qui je fais entièrement confiance est Sukita » dévoile Iggy Pop; « Sukita est un vrai maître du portrait et de la photographie rock » déclare Jim Jarmusch alors que David Bowie le considérait comme un talent exceptionnel, capable de le mettre à l’aise face à l’objectif, et collabora avec lui jusqu’à la fin de sa vie.
La rencontre avec Bowie se passe en 1972, alors que le chanteur adopte l’alter ego Ziggy Stardust et aboutit sur certaines des photos les plus iconiques de la star, parmi lesquelles la couverture de Heroes. « C’est plus tard, après ce premier tournage, que mon intérêt pour David Bowie a grandi…J’étais fasciné par la façon dont il s’exprimait. Il n’était pas un artiste ordinaire. Il s’est créé un nouveau monde centré sur un personnage venu de l’espace, dont il était la star extraterrestre » raconte le photographe.
Le photographe cimente l’image de David Bowie en le transformant en l’aliène aux milles facettes que l’on connaît. L’entente entre les deux est telle que David Jones, l’intime, émerge parfois de ces clichés, malgré le make up, les robes japonaises, la pose de pantin, les expérimentations explosant genre et identité. La relation avec Bowie fut sans doute la plus importante pour Sukita et une grande partie du livre Eternity y est dédiée. Mais Sukita ne se limita pas à Bowie et c’est par son amour de la musique pop et rock qu’il a signé certains des plus beaux clichés de l’imagerie musicale du siècle dernier.
Le photographe, né dans le Japon de la guerre, dont le père est décédé le jour après l’armistice, ayant grandi dans une extrême pauvreté, est captivé par les stars de la musique occidentale. Il s’est immergé dans cette scène artistique qu’il aimait. Son travail couvre la scène rock du début des années 70 aux États-Unis et au Royaume-Uni, de l’ère punk-rock de Londres à la nouvelle relève actuelle d’artistes rock japonais émergents.
Ce livre photo est la première grande rétrospective de sa carrière et comprend certains de ses premiers travaux documentaires et ses photographies de voyage et de rue rarement vues. Il présente l’artiste à travers deux essais qui explorent sa place dans le contexte plus large de la photographie occidentale et japonaise, présentés aux côtés des nombreux clichés emblématiques.
“C’est très difficile pour moi d’accepter que Sukita-san me suit depuis 1972, mais c’est vraiment le cas. Je soupçonne que c’est parce qu’à chaque fois qu’il me demande de faire une séance, j’évoque dans mon esprit l’homme doux, créatif et au grand cœur qui a toujours rendu ces moments potentiellement fastidieux si détendus et agréables. Puisse-t-il entrer dans l’éternité” disait David Bowie de son fidèle compagnon photographe.
Source : sukitaicon.com
2 commentaires
Ajouter le vôtre[…] (dans des tenues plus ou moins excentriques) et qui deviendra une référence en tant que photographe de rock. La photo précédente de la série (ci-dessous, à gauche) montre le début du mouvement où il […]
Respect !!! merci pour l’article et la sélection photos !!!