Du 13 octobre 2018 au 06 janvier 2019, Mathieu Pernot s’expose au Centquatre-Paris avec sa série documentant la vie à l’intérieur de l’hôpital de la Santé. (Photo d’ouverture : © Mathieu Pernot)
Comment des idées et des émotions peuvent naître et s’exprimer dans un lieu d’enfermement ? C’est la question à laquelle tente de répondre le photographe Mathieu Pernot qui, après avoir couvert la destruction de l’hôpital de la Santé, documente la vie à l’intérieur du bâtiment.
Construite en 1867, la prison Santé a connu des prisonniers célèbres, tels que Guillaume Apollinaire en 1911 ou bien le gangster Jacques Mesrine, qui s’évade en 1978. Un lieu riche d’histoires intrigantes, de souvenirs attisant l’intérêt inavouable pour l’étrange, le bizarre et le glauque qui réside en chacun de nous. Mais ce ne sont pas ces ambiances là que Pernot retrace dans cette série, qui sera exposée au Centquatre du 13 octobre au 6 janvier.
Comment une prison peut-elle engendrer la pensée, provoquer la créativité ? Telle est la question que le photographe se pose, car depuis l’intérieur de ces murs, les détenus font exister un monde extérieur qu’ils recréent au sein de leur cellule. Se penchant sur les multiples strates du quotidien, Pernot répertorie les signes du passages des détenus au sein de la prison en s’arrêtant sur des affiches, des reliques, des objets devenus part d’une archéologie d’un genre insolite.
Ces bâtiments éventrés, délabrés, ces cellules désormais vides et ces couloirs désertés, soulignent l’absence de ceux qui ont habité le lieu. Malgré cela, il est possible de retracer leur vie et la rendre accessible à ceux qui, de l’extérieur, ne l’avait même pas jamais imaginée. Les photographies dialoguent avec les éléments décoratifs laissés par les détenus au cours des années, enrichissant ainsi le récit d’anecdotes et de subtilités invisibles autrement.
« L’exposition restitue des fragments de textes, d’images et d’histoires de ceux qui se trouvèrent à l’intérieur de ces murs. Elle dresse un état du monde vu de la cellule et confère à la détention un récit du dedans » explique Pernot, qui avec ce travail réussit habilement à mélanger oeuvre d’art et document historique pour ré-dessiner une page du récit collectif.
Source : Le Centquatre-Paris
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