Kimboid photographie les usagers du métro depuis plusieurs années. La série Mirror Mirror est née de cette exploration de nos habitudes dans nos trajets quotidiens. (Photo d’ouverture : © Kimboid)
Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Kimboid, je vis à Melbourne en Australie. J’ai deux activités : une dans le secteur privé dans l’industrie informatique (il faut bien manger) et l’autre en tant que photographe.
Comment as-tu commencé la photo ?
J’ai eu la chance d’avoir un père qui m’a initiée à la magie d’une chambre noire quand j’étais adolescente. J’ai tout de suite été fascinée par le processus de création d’images et la recherche de ces moments que les gens vivent chaque jour sans les voir. Plus tard, j’ai continué à étudier la photographie et à apprendre de certains des meilleurs photographes d’Australie, ce qui a contribué à façonner mon approche.
Peux-tu nous expliquer ta démarche avec la série Mirror Mirror ?
Chaque jour, des milliers de personnes font la navette entre leur lieu de travail et leur domicile. Elles se précipitent dans ces tubes de métal et se jettent sur une place, mais une fois à bord, un phénomène étrange se produit. Silence. Silence pur. Les gens se renvoient à eux-mêmes, il y a peu de conversations, ils sont rivés à leur téléphone, mettent des écouteurs et c’est comme si nous devenions incapables de nous ennuyer, réfugiés dans la technologie qui est entre nos mains. Mirror Mirror est une exploration de ce monde et de ce que cela montre de notre évolution en tant que communauté.
Comment travailles-tu pour cette série ?
Toutes les images sont prises avec un smartphone Android et traitées avec Snapseed. Le choix du téléphone pour ce projet est dicté par sa nature discrète, non intrusive, et parce que je l’ai toujours sur moi. Je m’impose quelques règles qui m’ont permis de façonner le style des images au cours des années. Par exemple, une constante est l’utilisation de cadres, tels que les portes ou les fenêtres. Je n’essaie pas non plus de rendre les images réalistes ou techniquement parfaites, en fait beaucoup d’entre elles sont fortement traitées, poussant parfois à la limite de ce que je considérerais acceptable. Mais cela a permis de créer un style distinct qui s’approche de l’esthétique d’une peinture.
Quels sont tes projets ?
Je pense que Mirror Mirror ne sera jamais achevée. J’ai déjà des milliers de photographies et à chaque fois que je pense avoir fait le tour, je trouve une nouvelle lumière, une nouvelle expression ou une nouvelle émotion à capturer. C’est devenu une extension de mon monde.
Retrouvez les images de Kimboid sur Instagram.
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