Mon Ami n’est pas d’ici : les talents photographiques africains à l’IMA-Tourcoing

Jusqu’au 22 août, l’Institut du Monde Arabe de Tourcoing accueille Mon Ami n’est pas d’ici, exposition photographique de jeunes talents émergents de la photographie africaine mettant en dialogue les cultures nord-africaines et sub-saharienne. (Photo d’ouverture : © Abdo Shanan)

L’exposition Mon Ami n’est pas d’ici à l’Institut du Monde Arabe de Tourcoing réunit huit jeunes photographes issus d’Afrique subsaharienne et Afrique du Nord et souhaite interroger la présence permanente ou en migration de populations issues d’Afrique subsaharienne au sein des pays de l’Afrique septentrionale. Dans une recherche très ouverte, confiée au photographe Bruno Boudjelal, cette présentation cherche à susciter l’émergence de récits et de regards où s’expriment des présences, parfois souterraines, de communautés en mouvement ou en cours d’installation avec un intérêt particulier pour la question des flux migratoires. Il ne s’agit pas de reportages mais de regards subjectifs issus du cœur de la société.

L’IMA-Tourcoing interroge le vécu de groupes issus des pays d’Afrique subsaharienne au sein d’une large zone Nord du continent africain, berceau de civilisations, terre historique d’accueil et de métissage. Les photographes sélectionnés, cinq hommes et trois femmes, se sont intéressés, souvent dans les villes où ils résident à des communautés d’Africains subsahariens, installés dans cette région pour de nombreuses raisons : travail, études, fuite devant la guerre ou les changements climatiques, ont entrepris de changer de pays dans des parcours longs, souvent chaotiques, parfois arrêtés. En profonde empathie avec ceux-ci, les photographes partagent plutôt qu’ils n’observent des récits de vie qu’ils ont parfois vécu eux-mêmes dans des propositions engagées, subjectives et personnelles.

Mon ami n’est pas d’ici réunit les travaux du Soudanais Salih Basheer ; de l’Égyptienne Hana Gamal ; de la Libyenne Nada Harib, de l’Algérienne Lola Khalfa ; du Marocain Seif Kousmate ; de l’Érythréen Sinawi Medine ; du Franco-Marocain Malik Nejmi et du Soudano-Algérien Abdo Shanan. Une géographie émerge : Maroc, Algérie, Mauritanie, Libye, Égypte, Soudan, Érythrée, portée par les travaux de photographes exposés souvent pour la première fois en France.

« Tous ces travaux sont des tentatives de nous faire connaître qui sont ces étrangers auxquels on ne prête aucune attention et qui, pourtant, sont des hommes et des femmes remplis d’humanité et de rêves. Ces histoires viennent questionner ce que nous tous pouvons souvent ressentir envers l’autre, notre indifférence à la différence » écrit Bruno Boudjelal.

L’exposition a lieu dans le cadre de la Saison Africa2020. Dédiée à l’intégralité du continent africain, la Saison Africa2020 est un projet hors normes : conçue autour des grands défis du 21ème siècle cette Saison met l’humain au centre de son propos. Laboratoire de production et de diffusion d’idées, Africa2020 est un projet panafricain et pluridisciplinaire, centré sur l’innovation dans les arts, les sciences, les technologies, l’entrepreneuriat et l’économie.

La découverte de l’autre, l’attente, l’installation, parfois le métissage sont les étapes du parcours photographique présenté dans cette exposition mais aussi au sein de tout le programme de Saison Africa2020.

Source : Institut du Monde Arabe Tourcoing