La Galerie de l’Europe présente la nouvelle exposition des photographies de Francesca Piqueras : « in fine ». Aux confins de l’Extrême-Orient russe, portraits de géants des mers et d’une industrie abandonnés dans la glace. (Photo d’ouverture : © Francesca Piqueras)
Francesca Piqueras, photographe italo-péruvienne, s’est donnée comme mission de témoigner de ces géants des mers et de l’industrie qui finissent leur vie de fer abandonnés aux éléments. Abandonnés dans l’eau, en proie à la nature qui les grignotent.
Inlassablement, de part le monde elle chasse les épaves
Après le Bengladesh, la Mauritanie, le Pérou, l’Argentine, le Cap Vert ou les plages du débarquement, la voilà partie à l’extrême est de la Sibérie. Aucune route n’y mène, mais elle y est parvenue. Lac Baïkal et Petropavlosk, capitale du Kamtchatka.
Là-bas, dans ces terres de glace, des bateaux abandonnés des hommes sombrent et sont rongés par cette mer qui les portaient. Dans un décor post union soviétique, colorés par les fumées d’usines, les navires se décomposent.
Un naufrage suspendu, figé par la glace. Des baleines de fer respirant une dernière longue et silencieuse fois.
C’est un processus violent, douloureux, d’une incroyable vitalité et délicieusement esthétique ! Si j’ai choisi la mer, c’est pour mieux saisir la force de cette lutte. Pour cela je travaille comme un sculpteur avec ces matériaux que sont l’eau, le fer, la rouille et bien entendu la lumière.
Ce témoignage « à l’intérieur de la fin » – « in fine » – donne voix tout autant à l’industrie et à sa fin de vie, qu’à la nature qui poursuit sa voie et assimile tant bien que mal cette industrie qu’on lui impose.
Source : Galerie de l’Europe
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