C’est une jeune maison d’édition fondée un peu par la force des choses, qui s’affirme aujourd’hui. Autodidacte et passionnée tant par la photographie que par les beaux objets de papiers que sont les livres de photographie pensés et créés avec grand soin. Rencontre. (Photo d’ouverture : Shoji Ueda de Shoji Ueda – © Chose Commune)
Quand avez-vous créé cette maison d’édition et pourquoi ?
Nous (Vasantha Yogananthan et moi-même, Cécile Poimboeuf-Koizumi) avons créé la maison d’édition en 2014. Nous cherchions à publier le premier travail de Vasantha, Piémanson. Les éditeurs lui demandaient tous une contribution financière. Comme nous avions déjà une idée très claire de ce que nous souhaitions faire, nous avons décidé de nous lancer. Un premier crowfunding réussi et nous étions sur notre lancée. L’idée depuis le départ n’était pas d’auto-publier mais de monter une structure qui permettrait de défendre et publier le travail d’autres photographes, qu’ils soient émergents ou plus établis. Nous sommes tous les deux autodidactes.
Pourquoi ce nom ?
Chose Commune vient du latin Res Communis, une expression latine désignant une chose ou un bien commun, c’est à dire quelque chose qui ne peut pas être approprié. Par exemple la mer, l’océan, l’atmosphère. L’idée derrière ce choix réside dans le fait que pour nous, un livre est un objet démocratique, il n’est pas nécessairement fait pour être possédé mais pour circuler.
Quels sont vos choix éditoriaux, le fil rouge de ces publications ?
Nous publions nos coups de coeur. Il s’agit plutôt de travaux qui racontent des histoires, peu de photographie conceptuelle et pas vraiment de documentaire… à l’exception de notre dernier livre de Clémentine Schneidermann. Je pense que le fil rouge se situe plutôt dans la démarche. Nous travaillons sur le temps long et rarement avec une maquette déjà prête. Nous suivons la plupart du temps un travail pendant un an minimum, parfois beaucoup plus. Comme des agents, nous aiguillons les photographes qui nous intéressent alors qu’ils sont encore en train de produire puis quand on sent qu’ils sont prêts, on travaille ensemble sur une sélection, une séquence, un graphisme… Pour certains livres, nous avons carte blanche (Astres Noirs, Behind the Glass), c’est-à-dire que les photographes nous envoient tous leurs fichiers et à partir de là nous imaginons un livre, comme des commissaires d’exposition mais en édition.
Voulez-vous défendre une photographie particulière ? Et une édition également à part entière ?
Nous ne sommes pas arrêtés sur une photographie particulière, même si nous apprécions les projets au long-cours. Nous apportons un soin particulier à la fabrication et au design graphique qui est toujours en lien étroit avec le contenu du livre.
Studio Fotokino à Marseille expose du 9 juin au 22 juillet 2018 les photographies de Vasantha Yogananthan tirées des ouvrages « Early Times » et « The Promise publiés » par Chose Commune.
L’ouvrage Sobras a reçu le prix Prix Nadar Gens d’Images 2017.
Source : Chose Commune
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