Fabiola Ferrero est la lauréate du 12ème Prix Carmignac du Photojournalisme, l’édition consacrée au Venezuela. Lors de son reportage, Fabiola Ferrero a exploré la disparition de la classe moyenne vénézuélienne. (Photo d’ouverture : Leobaldo Vásquez (65 ans) à Araya, Sucre en mars 2022 – © Fabiola Ferrero pour la Fondation Carmignac)
La 12e édition du Prix Carmignac du Photojournalisme est consacrée au Venezuela et à ses défis humains, sociaux et écologiques. Démocratie riche et prospère dans les années 1960/1970, cet ancien eldorado latino-américain bordé par la mer des Caraïbes détient les premières réserves pétrolières du monde devant l’Arabie Saoudite et de vastes ressources minières (or, fer, acier, coltan…). 20 ans après la révolution bolivarienne, portée par Hugo Chavez et ses réformes socialistes radicales, le pays peine à s’extirper d’une crise économique profonde, marquée par la chute du cours du pétrole, une corruption endémique et une hyperinflation (3000% en 2020).
En à peine 7 ans, son PIB a chuté de 80% et ses importations ont été divisées par 10. Face à cette récession persistante, l’économie informelle et parallèle se développe. Alors que les résultats des dernières élections n’ont pas été reconnus par la communauté internationale, le bras de fer entre le régime chaviste au pouvoir de Nicolás Maduro et le leader de l’opposition Juan Guaido divise la société vénézuélienne.
Lors de son reportage au premier semestre 2022, Fabiola Ferrero a exploré la disparition de la classe moyenne vénézuélienne. Démocratie riche et prospère dans les années 1960/1970, le Venezuela peine aujourd’hui à s’extirper d’une crise politique et économique profonde qui a creusé le fossé des inégalités et détruit la classe moyenne. Mêlant images d’archives, vidéos et photographies, Fabiola Ferrero chronique cette réussite économique disparue, mise en contraste avec le Venezuela d’aujourd’hui.
« Ma famille, mes amis et, plus tard, moi-même avons quitté le Venezuela, ne laissant que les traces d’une promesse disparue depuis longtemps. Je suis retournée creuser dans le passé pour photographier les vestiges d’une gloire perdue construite sur le pétrole. Ce reportage est la recherche d’un pays qui a existé avant l’effondrement » explique la photographe.
Fabiola Ferrero est une journaliste et photographe née à Caracas en 1991, basée
aujourd’hui à Bogota. Son travail personnel est le résultat du contraste entre ses souvenirs d’enfance et le Venezuela, son pays d’origine. Utilisant sa formation en écriture et en journalisme d’investigation, qu’elle a étudié à Caracas (UCAB), elle développe des projets visuels à long terme en Amérique du Sud, et plus particulièrement sur la crise du Venezuela.
Le 12e Prix Carmignac du photojournalisme sera exposé simultanément au Réfectoire des
Cordeliers à Paris, et sur les quais de Solférino en partenariat avec la Ville de Paris, du
28 octobre au 22 novembre 2022. Une monographie, co-publiée par la Fondation Carmignac et Relief Éditions, paraîtra en même temps.
Source : Fondation Carmignac
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