Avec Women of My Generation, Fanny Beckman ose aborder en photographie l’enjeu de la grossophobie médicale et de la stigmatisation des troubles alimentaires chez les femmes. Pour plus d’actualités, suivez Beckman sur Instagram. (Photo d’ouverture : © Fanny Beckman)
Selon le NHS, les troubles de l’alimentation sont responsables de plus de pertes de vies humaines que tout autre problème de santé mentale. C’est l’objectif de la série de photos Women of My Generation de Fanny Beckman : remettre en question les normes de beauté et prouver qu’il est sans aucun doute possible de se sentir en confiance, quels que soient sa taille, son milieu socio-économique, sa sexualité et son origine ethnique.
« En janvier 2020, j’ai transformé Women of My Generation en un projet multimédia, en y ajoutant un podcast. J’y interviewe mes modèles sur leur relation avec leur corps et aborde un sujet qui, selon elles, est sous-représenté dans les médias (les troubles alimentaires, la grossophobie dans le secteur de la santé, etc.) » explique la photographe.
Ayant elle-même fait la douloureuse expérience de la stigmatisation des troubles alimentaires, Beckman s’insurge en photo contre le grossophobie médicale : l’hygiénisme libéral des médecins peut traumatiser les patients.es au lieu de prendre en charge leurs besoins et déshumanise des corps injustement considérés comme étant « hors norme ». A travers ses images, la photographe britannique veut sensibiliser nos yeux à des formes de beauté différentes, qui puissent émanciper les femmes du poids culpabilisateur du contrôle de leur poids.
« La grosseur est considérée physiquement et moralement comme peu saine, obscène, propre aux fainéants, aux relâchés et aux gloutons » soulignent les anthropologues et spécialistes de l’alimentation Mabel Gracia et Jesús Contreras dans leur essai Corps gros, corps malades ? Une perspective socioculturelle. C’est donc contre l’injonction culturelle à la minceur, vue comme une forme d’élégance et de retenue bourgeoise, que l’artiste se bat, en s’insérant dans la lignée d’artistes qui sont en train de changer les représentations telles que Haley Morris-Cafiero, Armony Dailly ou encore Carlota Guerrero.
Le projet a commencé par un appel sur Instagram. Beckman a proposé de tirer le portrait de femmes qui ne se sentaient pas représentées dans les médias. Bien que toutes les participantes n’aient pas souffert de troubles alimentaires, elles ont toutes un rapport compliqué avec leur corps et questionnent péniblement leur apparence au quotidien. En défiant leur peur de se montrer, ces modèles ont accepté de poser en sous-vêtements dans des clichés intimistes, frontaux, à la sincérité désarmante. Avec ce projet photographique, elles se réapproprient leur peau et suggèrent aux spectateurs de regarder le monde avec une joyeuse tolérance, en prônant une vision de l’esthétique inclusive, sereine, bienveillante.
Vous pouvez trouver Women of My Generation sur toutes les grandes plateformes de podcast et par ici.
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Source : Fanny Beckman
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