Google Pixel 3 : le mode vision de nuit enfin déployé

Le Pixel 3 a fait beaucoup parler de lui dés sa sortie. Son design sobre et son unique module photo au dos l’ont placé à contre-courant des tendances actuelles et des constructeurs qui déploient de multiples capteurs photos sur leurs smartphones pour prendre de meilleures images, notamment en mode portrait et en mode nuit à l’instar des Huawei P20 Pro et autres iPhone XS. En effet, là où le Pixel 3 a surpris les testeurs et même la concurrence c’est qu’avec un seul capteur il réussit à faire aussi bien que ses pairs sur tous les domaines. Comment une telle prouesse est-elle possible ? Grâce à la photographie computationnelle couplée à l’Intelligence Artificielle répond Google.

Les premiers tests réalisés avec le Pixel 3 ont permis de mettre en exergue le savoir de Google en matière de traitement d’image. En effet, en dépit d’un unique capteur photo au dos de 12,2 millions de pixels, le Pixel 3 réussi a faire aussi bien que la concurrence et en particulier de Huawei, connu pour la pertinence de son mode nuit. Google déploie donc officiellement cette fonction sur ses Pixel et explique sur son blog comment la magie opère.

En effet, quiconque a photographié une scène faiblement éclairée est familier avec la montée du bruit qui vient dénaturer l’image. Ce bruit se manifeste par une apparition de pixels aberrants et est dû à une amplification du signal lumineux pour compenser ce  manque de lumière. En augmentant le signal lumineux, le signal parasite est aussi augmenté : on parle alors de rapport signal/bruit. Sur les smartphones équipés de petits capteurs, peu sensibles, l’augmentation du rapport signal/bruit est encore plus élevé.

Pour compenser ce problème, Google a introduit en 2014  la photographie computationnelle qui permet de capturer une rafale d’images, de les aligner et de les fusionner. Cette fonction appelée HDR+ permet d’accroitre la plage dynamique des capteurs et de faire ressortir les détails d’une scène à fort contraste comme un couché de soleil par exemple. Il s’avère en outre que la fusion de plusieurs images réduit également l’impact du bruit de prise de vue et du bruit de lecture, ce qui améliore le rapport signal/bruit. En plus, pour conserver une image nette le logiciel s’appuie sur une série d’expositions courtes et lors de l’assemblage rejette les images qui ne correspondent pas au bon alignement.

C’est à peu prêt la même technique qui est utilisé en mode vision de nuit. Au lieu de réaliser une seule image en pose longue, ce qui prose problème sur les sujets en mouvement, le temps de pose est divisé en plusieurs temps de pose plus court. Ainsi sur une durée maximale de 6 secondes, le Pixel 3 choisi d’enchainer 15 vues prise à 1/15 de seconde ou 6 vues d’une seconde. C’est le smartphone qui décide des images qu’il combine en analysant la scène et en détectant non seulement si le sujet est en mouvement mais aussi si la main du photographe tremble.

Une fois les images capturées, les photos sont assemblées puis traitées de façon logicielle pour que non seulement l’ensemble paraissent net mais aussi correctement exposé. Ainsi les tons sont corrigés localement afin que les noirs restent noirs et que l’ensemble paraisse naturel. Même problématique pour la balance des blanc, laquelle est ajustée grâce à une lecture intelligente de l’image via un réseau neuronal artificiel. Reste enfin le problème de la mise au point, laquelle est inutilisable en dessous de 0,3 lux (quantité de lumière insuffisante pour trouver ses clefs tombées au sol). Pour pallier ce problème le Pixel 3 propose simplement au photographe de placer le focus automatiquement à 1,2 m ou à 1,8 m, cette dernière distance correspondant à l’hyperfocale du smartphone et permet d’être net entre la moitié de cette distance et l’infini.

Le mode vision de nuit est déployé à partir de maintenant sur les Google Pixel, Pixel 2 et Pixel 3. Le Google Pixel 3 est disponible en ligne pour 859 €.

Source: Google