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Journal ukrainien : la rétrospective de Boris Mikhaïlov à la MEP

La Maison Européenne de la Photographie rend hommage au photographe ukrainien Boris Mikhaïlov, considéré comme l’un des artistes majeurs de la scène artistique mondiale, dont le travail à la fois sociologique et photographique a raconté l’Ukraine avant et après la fin de l’URSS, en retraçant l’histoire de la résilience d’un peuple. Du 7 septembre 2022 au 15 janvier 2023. (Photo d’ouverture : © Boris Mikhailov, Sans titre, de la série Superimpositions, 1968–75.)

La MEP présente la plus importante rétrospective consacrée à l’artiste ukrainien Boris Mikhaïlov (né en 1938 à Kharkiv). A travers son art expérimental, il innove depuis 50 ans et a marqué profondément notre regard sur l’Europe de l’Est. Considéré comme l’un des artistes phares de la scène ukrainienne contemporaine, cela fait bien longtemps que la Maison Européenne de la Photographie souhaitait rendre hommage à son travail. Le calendrier post-pandémie fait que finalement cette ambitieuse rétrospective a lieu alors qu’un guerre que beaucoup pensaient impossible, déferle sur l’Ukraine.

De la série « Case History », 1997-98 Tirage chromogène, 172 x 119cm © Boris Mikhaïlov, VG Bild-Kunst, Bonn Courtesy Galerie Suzanne Tarasiève, Paris

Journal ukrainien, imaginée en étroite collaboration avec l’artiste, retrace son travail depuis les années 1960. Mikhaïlov dépeint l’influence du régime soviétique sur la vie quotidienne des individus et les conséquences sociales et politiques engendrées par l’effondrement de l’URSS. Ses images, souvent empreintes d’ironie et d’autodérision, se jouent de l’imagerie de propagande et offrent un témoignage visuel sans concession des réalités sociales de son pays. L’ironie et l’autodérision deviennent des moyens de résistances. Laideur et beauté, gaîté et tragédie, opulence et pauvreté, ces images faites de contrastes ont quelque chose de profondément provocateur plus que jamais d’actualité.

Avec plus de 800 œuvres réunies, l’exposition veut mettre en lumière les séries les plus iconiques et celles plus récentes. Au travers de ce parcours, on découvrira la complexité de l’approche artistique de Mikhaïlov, dont la photographie se situe entre la photographie documentaire, le travail conceptuel, la peinture et la performance.

À l’heure où un consensus international révèle la nécessité d’apporter un soutien, non seulement à la population ukrainienne, mais aussi à sa culture – menacée bien au-delà de ses frontières – cette rétrospective veut ouvrir une fenêtre sur l’Ukraine et en particulier sur la ville natale du photographe, Kharkiv, dévastée par le conflit.

De la série « Red », 1968-75.
Tirage chromogène numérique, 45,5 x 30,5 cm © Boris Mikhailov, VG Bild-Kunst, Bonn. Tate : Acheté avec l’aide de l’Art Fund (avec une contribution de la Wolfson Foundation) et Konstantin Grigorishin 2011.

Mikhaïlov figure parmi les photographes les plus influents de sa génération, et son exposition réunira des travaux venus de prestigieuses collections (notamment de la Tate à Londres et de la collection Pinault à Paris), en signe de la place de choix qu’il occupe dans le paysage photographique contemporain. À la croisée du documentaire, de la performance et de l’art conceptuel, les « journaux intimes » de Mikhaïlov, chroniques du quotidien en Ukraine avant et après la chute de l’URSS, rappellent la richesse d’une histoire et l’infinie résilience d’un peuple.

Source : MEP


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