Du 6 septembre au 4 novembre, Sportfoto – Lille3000 rend hommage à la photo de sport dans plusieurs lieux de Lille. Rencontre avec Laurent Gudin, portraitiste des champions de la boxe. (Photo d’ouverture : © Laurent Gudin)
Le sport est un thème photographique fascinant parce qu’il porte en lui tout ce qui peut donner lieu à une bonne image : la force esthétique, mais aussi la charge émotionnelle. Il assume une aura d’autant plus puissante qu’il évoque des souvenirs forts et profonds. Mettre en avant cette typologie de photographie est l’objectif de SportFoto – Lille3000, exposition englobant plusieurs endroits dans la ville comme le Tripostal, la Gare Saint Sauveur, le Musée de l’Hospice Comtesse, le Palais des Beaux-Arts, sous le commissariat de Jean-Denis Walter et Hélène Demicheli.
Laurent Gudin, avec ses portraits saisissants de boxeurs, nous plonge dans une atmosphère particulière : celle du sport après l’effort. Ce sont des visages imprégnés de transpiration, des nez yeux tuméfiés, des sourires ou des expressions de fatigue, que ce photographe aime prendre en photo, plus que le geste athlétique en soi. La victoire, représentée de manière héroïque, comme si l’on regardait des gladiateurs des temps modernes déployer leur force.
« Il y a une particularité dans la boxe, qui rend ce sport différent des autres. Ce n’est pas un jeu. Tu te cognes vraiment. Tu ne peux pas en faire toute ta vie. Le corps est fortement affecté par cette pratique », explique Laurent Gudin. C’est en suivant le champion français Souleymane Mbaye, que le photographe s’intègre dans le milieu de la boxe et, accompagné de son célèbre ami, arrive à accéder aux backstages des plus grands événements.
Car oui, photographier des boxeurs nécessite d’une certaine street cred. « C’est parce que j’étais avec Souleymane que j’ai pu avoir la confiance du milieu. Quand les gens comprennent que tu n’as aucun problème avec une couleur de peau ou une certaine culture, tout se passe bien, évidemment.« Des boxeurs, il met en avant le caractère souvent docile, souvent apaisé et en harmonie avec eux-mêmes. « Le boxeur n’est pas un type bagarreur, il y a une histoire de revanche derrière chaque boxeur mais cela reste sur le ring », raconte le photographe.
Passionné par le mouvement, par le rythme et les beaux gestes, Laurent Gudin s’ouvre désormais à un domaine qui ressemble étonnement à la boxe : la danse. La danse, porteuse de combats, d’histoires passionnantes, de héros ordinaires, offre des possibilités photographiques inédites. Récemment, le photographe a donc commencé à suivre le mouvement du voguing parisien mené par Kiddy Smile, qui dans son genre, est lui aussi un boxeur. « Pédé, noir, fils d’immigré« , c’était écrit sur son t-shirt lors de son passage à l’Élysée. Une nouvelle époque s’ouvre, qui promet à Laurent Gudin des belles opportunités de tirer le portrait de combattants d’un nouveau genre.
Source : Source : SportFoto – Lille3000
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