Rencontre avec Pauline Amélie, photographe qui trace sa mélancolie, un univers très cinématographique et féminin exclusivement sur film argentique. (Photo d’ouverture : © Pauline Amélie)
Quand as-tu commencé la photographie et pourquoi ? Pourquoi l’argentique ?
Vers mes huit ans, j’ai commencé à me familiariser avec l’appareil de mon papa, un Nikkormat qui m’appartient désormais. Mais c’est vraiment vers mes dix ans que j’ai réalisé mes propres photographies avec un appareil offert par ma grand mère, un Revueflex.
À l’époque je photographiais principalement des sortes de tableaux de natures mortes, des paysages boisés et beaucoup d’autoportraits au milieu de la forêt. Je n’utilise que l’argentique depuis tout ce temps, j’aime le grain, la surprise, et je maîtrise bien mieux les appareils argentiques que les numériques. J’en ai bien un, mais il prend la poussière dans une malle. C’est aussi une habitude familiale. Je pouvais passer des heures à regarder les albums de famille. Les soirées diapos étaient de grands moments de bonheur. Je développe mes pellicules à la maison, c’est toujours, malgré l’habitude, un instant magique, de voir les images sur le film, puis sur le papier.
Quel est le fil rouge de ton travail ? Tu as des obsessions, des urgences dont tu veux parler ? Quel est la place du cinéma dans ton travail ?
Je ne photographie plus, aujourd’hui, qu’en noir et blanc, avec des films 3 200 ISO la plupart du temps. La grande majorité de mon travail est dédié aux femmes, c’est venu petit à petit, mais l’élément majeur est le thème de la mélancolie.
En effet pendant près de quinze années j’ai été dévorée par la mélancolie, parfois c’était salvateur mais souvent la souffrance était très forte. Dans ces moments là, l’art et la création étaient primordiaux, presque vitaux. Depuis que je ne souffre plus de mélancolie, parfois, j’ai peur de perdre l’inspiration, ma créativité.
Le cinéma a une place très importante dans ma vie, il m’a toujours sauvé de toutes les aventures plus ou moins périlleuses de la vie, comme une échappatoire, une pose pour l’esprit et l’âme. La direction photographique d’un film est très importante. Je suis une grande fan des films de Chris Marker entre autres, photographiquement parlant ce sont des chefs-d’œuvre.
Tu as un compte Instagram, quel est la différence avec ton site internet ? Réfléchis-tu a une construction particulière pour ton fil Instagram ?
Concernant les réseaux sociaux, j’y consacre de moins en moins de temps, Ma seule obsession sur Instagram est de publier trois images en même temps pour que l’esthétique visuelle soit relativement symétrique. Mais c’est bien mon site internet qui est vraiment le seul élément en rapport avec ma créativité, tandis qu’Instagram je peux l’effacer demain sans remords.
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Ajouter le vôtreJ’adore vos photos Pauline !