Le suspens prend fin ! Nikon dévoile son système hybride plein format. Répondant au nom de Nikon Z, il adopte une nouvelle monture mais reste compatible Nikon F. Les Nikon Z 7 (Z7) et Z 6 (Z6) constituent les deux premiers boîtiers de cette nouvelle famille. Ils n’arrivent pas seuls. Bague adaptatrice et optiques accompagnent ce lancement.
Après les rumeurs, les teasings, l’officialisation et une date, le système hybride plein format de Nikon est dévoilé. Sony a enfin un concurrent sur ce marché. Marché où il règne pour le moment, et sur lequel Nikon compte bien lui faire de l’ombre. Et si Sony a opté pour la lettre A (A pour Alpha), Nikon prend l’alphabet à rebours et opte pour le Z. L’écosystème hybride 24×36 de Nikon se nomme Nikon Z.
La conférence de presse de lancement au Japon
Avant de nous présenter en détails le système Nikon Z, le constructeur revient sur son parc de reflex installés : 11 modèles au catalogue (de D3400 au D5), plus de 100 millions d’objectifs, un D850 réussi dont le succès ne se dément pas. Nikon montre les muscles et revendique clairement son expertise au moment de nous présenter son système hybride. Une approche qui montre l’importance stratégique que cette annonce revêt, et montre la situation délicate de Nikon. Donner toute la crédibilité et confiance à son système hybride Nikon Z, tout en restant investit sur la plateforme reflex. Un équilibre à trouver ? Des choix à faire ? Mais l’ensemble tend à l’exercice schizophrénique.
Nouvelle monture Z
Pas de système sans optiques, et le Nikon Z arrive avec sa propre monture. Difficile de proposer un système hybride plus compact que les reflex sans changer de monture. Le tirage mécanique est bien trop important pour développer un design répondant à la philosophie des hybrides plein format. Cette dernière veut proposer des performances de reflex avec encombrement réduit. Sony l’a fait avec ses Alpha (A), Nikon enchaîne avec ses Z.
La monture Z adopte un diamètre de 55 mm (47 mm pour la Nikon F). C’est grand ! Le tirage mécanique tombe à 16 mm contre 46,7 mm. Des choix qui font dire à Nikon que sa nouvelle monture dispose d’un potentiel « exceptionnel » pour le développement des optiques. Une optique proposant une ouverture f/0,95 est d’ailleurs déjà dans le planning. L’arrivée de cette Nikkor Z 58 mm f/0,95 S Noct est programmée pour le début de l’année 2019. Diamètre et tirage doivent aussi permettre la conception d’objectif plus compact. Ce qui est parfaitement raccord avec l’approche hybride de la photographie. Dernier point technique de cette monture Z, la présence de 11 contacteurs. Ces derniers ont pour objectif d’améliorer la communication boîtier / optique et jouer sur la performance (en l’améliorant).
La famille d’optique Nikon à monture Z adopte le nom de Nikkor S. Elle bénéfice d’une conception tout temps et font l’impasse sur la bague de contrôle mécanique. Celle des Nikkor S, logicielle, est paramètrable. Le photographe peut lui assigner le contrôle de la correction d’exposition, de l’ouverture…
3 optiques au lancement, une bague adaptatrice et 9 au programme
Nikon ne mégote pas pour le lancement de son système hybride Z. Trois optiques sont annoncés, ainsi qu’une bague adaptatrice pour le parc d’optique à monture F. Neuf autres sont déjà inscrites au programme pour les années 2019 et 2020. Il en va de la crédibilité de du système Z.
Nikon n’a pas fait l’impasse sur l’adaptateur pour monture F. Le constructeur avait d’ailleurs annoncé une compatibilité lors des teasings. Elément indispensable afin de permettre aux nikonistes qui le souhaite une bascule en douceur vers le monde hybride, il permet de s’appuyer sur le parc d’optiques existants. 363 optiques sont ainsi annoncées compatibles, et à 100% pour les AF-S, AF-P et AF-I. L’adaptateur FTZ sera disponible dès la fin septembre à 299 euros.
Première brique de la conquête du monde hybride plein format, cette bague s’accompagne de trois optique à monture Z. Un zoom 24-70 mm f/4, un 50 mm f/1,8 et un 35 mm f/1,8. Premier constat, des ouvertures plutôt raisonnable par rapport au discours de Nikon qui place le système Nikon Z sous le thème de la luminosité. Nikon anticipe les critiques et assure que ces Nikkor S se placent au niveau des ouvertures supérieures… A vérifier par des tests sur le terrains.
Nikkor Z 24-70 mm f/4 S
Le premier zoom Nikkor Z s’appuie sur une formule optique de 14 éléments associés en 11 groupes avec lentilles asphériques, verre ED, traitement anti reflets Nano Crystal. Avec une longueur de 8,85 cm et un diamètre de7,75 cm, l’optique affiche 500 g sur la balance. Le diaphragme exploite 7 lamelles. La mise au point minimum est annoncée à 25 cm. L’optique est annoncée pour la fin septembre à 1 099 euros.
Nikkor Z 35 mm f/1,8 S
Le 35 mm avec ses 7,2 cm (diamètre) et 8,6 cm (longueur) pèse 370 g. La construction optique utilise 11 éléments répartis en 9 groupes avec là aussi des lentilles asphériques, verre ED et traitement anti reflets. Neuf lamelles forment le diaphragme. La focale fixe arrivent aussi fin septembre à un tarif annoncé de 949 euros.
Nikkor Z 50 mm f/1,8 S
La deuxième focale fixe arrivera un peu plus tard, fin octobre à 679 euros. Elle affiche un poids de 415 g, un diamètre de 7,6 cm, une longueur de 8,65 cm pour une architecture en 9 groupes dans lesquels se répartissent 12 éléments. On retrouve les même technologies que dans les deux optiques précédentes.
Nikon dévoile aussi une roadmap de 9 optiques sur 2019 et 2020. Outre la la vitrine technologie que constituera la Nikkor Z 58 mm f/0,95 S Noct (2019), le constructeur doit lancer 4 focales fixes et 4 zooms :
- un 20 mm f/1,8 (2019)
- un 85 mm f/1,8 (2019)
- un 24-70 f/2,8 (2019)
- un 70-200 mm f/2,8 (2019)
- un 14-30 mm f/4 (2019)
- un 50 mm f/1,2 (2020)
- un 24 mm f/1,8 (2020)
- un 14-24 mm f/2,8 (2020)
Un lancement, deux boîtiers : Nikon Z 7 et Z 6 (Z7 / Z6)
Pour son arrivée sur le marché des hybrides plein format, Nikon débarque avec deux boîtiers dans sa besace : les Nikon Z 7 et Z 6 (Z7 / Z6). Mis à part leurs capteurs et les fonctionnalités qui leurs sont inhérentes, les deux appareils présentes des caractéristiques identiques.
Lors de la présentation qui nous en a été faites nous avons pu prendre en main le Nikon Z 7.
Nikon Z 7
Avec son capteur de 45,7 millions de pixels (la même définition que le D850), le Z 7 se présente comme l’appareil le plus haut de gamme. Il embarque donc un tout nouveau processeur CMOS retroéclairé. Nouveauté chez Nikon, c’est lui qui est stabilisé et non plus les optiques. Une stabilisation sur 5 axes dont l’efficacité est annoncée jusqu’à 5 stops.
L’AF à détection de phase s’appuie sur 493 points réparties 90% de la surface du capteur. Lors de notre première prise en main avec le 35 mm, il s’est révélé plutôt rapide et précis quelle que soient les conditions.
Expeed 6
Le capteur est épaulé par le tout nouveau processeur de traitement d’images Expeed 6. Sa puissance a été augmenté par rapport aux générations précédentes. Normal, il doit gérer les images enregistrées mais aussi la visée LiveView que soit via l’écran ou le viseur électronique.
La plage de sensibilité s’étend de 64 à 25 600 ISO. La vitesse d’obturation descend jusqu’à 1/8000 s.
Viseur
Le viseur électronique justement, point clef des hybrides qui doit « faire oublier » la visée optique des reflex, s’avère un élément déterminant. Nikon se veut avare en informations techniques avançant une couverture à 100% avec un grossissement de 0,8x. Pas de technologie, pas de définition… le constructeur avance un affichage sans trame et réactif. A creuser avec un test plus poussé, mais lors de notre prise en main nous a permis de faire quelques premières constatations. Si la trame se veut en effet discrète, elle reste présente et la réactivité présentait toujours un léger décalage. L’appareil de Nikon est loin d’être le seul à présenter ces inconvénients. Faute d’appareils disponibles sous la main, nous n’avons pas pu faire de comparaison directe.
Ergonomie et prise en main
Habitué au reflex de la marque, la première prise en main du premier hybride 24×36 de Nikon surprend forcément. Compact (13,4 x 10,05 x 7,85 cm), il s’avère léger avec ses 675 g. L’objectif d’un encombrement réduit est atteint. Le design fait forcément penser à celui des Alpha de Sony, mais comme souvent il est facile d’imaginer que les mêmes contraintes techniques et technologiques ont amener à opter pour solutions similaires. On retrouve la signature Nikon, avec la griffe rouge sur la poignée grip en avancée. La prise en main se révèle confortable et agréable, avec un bon équilibre générale du boîtier. Pas de mauvaise surprise à ce niveau là.
Les familiers de la marque ne seront dépaysé ni par l’ergonomie physique du boîtier, ni l’ergonomie des menus. Le Z 7 reste en territoire connu et reprend molettes, déclencheur, pavé quadridiectionnel… issus en ligne directe de la famille reflex. Bien sûr l’encombrement réduit du boîtier a amené a faire quelque compromis, notamment sur le nombre de boutons de contrôle au dos du boîtier. Certains ont disparu, d’autres ont migré. La navigation n’en pâtit pas, notamment à l’aspect tactile de l’écran articulé (3,2 pouces de diagonales, environ 8 cm pour une définition de 2 100 000 points).
Le dessus l’appareil héberge un écran LCD de contrôle qui donne accès en un coup d’oeil aux principales informations. Comme déjà dit, l’utilisateur Nikon se retrouve dans un univers connu où les repaires n’ont pas changé.
Performances et vidéo
Pour son Z 7, Nikon annonce une cadence rafale à 9 images par seconde sur 23 images RAW. C’est honnête.
Pas d’hybride sans mode vidéo digne de ce nom. La fiche technique du Z 7 annonce du 8K… mais en Time Lapse. Une fonctionnalité qui aurait pu rester dans la section photo. La vidéo proprement dit propose de l’Ultra HD / 4K, de la Full HD jusqu’à 120p. La sortie HDMI permet de sortir un flux sur 10 bits. Le N Log est présent, tout comme le Time Code, ainsi que les fonctionnalité de Focus Peaking et Zebra.
Stockage… polémique
La partie stockage va faire parler d’elle… Non seulement, le Z 7 ne propose qu’un seul port pour carte mémoire, mais Nikon a opté pour les format XQD/CFexpress… Le constructeur annonce avoir fait ce choix pour « être prêt pour le futur », mais il nous apparaît très radical. Ne pas proposer de slot SD aujourd’hui, c’est tendre le bâton pour se faire battre. D’autant plus, que la norme SD Express vient d’être officialisée et qu’il est difficile de qualifier les cartes SD de dépassées. Ce choix reste un mystère à nos yeux.
Comme les reflex de la marque, le hybrides bénéficient d’une conception tropicalisée pour résister aux intempéries et poussières. Le prototype parfaitement fonctionnel que nous avons eu entre les mains confirme le soin apporté à la fabrication. Si les modèles de série y sont conformes, la qualité Nikon sera bien respectée.
Wi-Fi et Bluetooth, connectivité
Pas de (mauvaise) surprise à ce niveau là non plus. Le Nikon Z 7 embarque Wi-Fi et Bluetooth pour partage et pilotage à distance via l’application Snapbridge. Le premier hybride de Nikon s’offre même le luxe de proposer une fonction inédite : la connexion directe point à point e Wi-Fi avec un PC pour le transfert et le contrôle à distance. Espérons que cette fonctionnalité arrivera rapidement dans l’univers reflex.
L’hybride plein format propose aussi entrée et sortie audio au format mini jack pour un casque et un micro externe, d’une sortie HDMI et d’un port USB-C qui peut recharger la batterie. Attention cependant, même si le Z 7 est compatible avec les batteries du D850, seul celle de dernière génération seront rechargeable vie la port USB. Le chargeur externe est toujours fourni dans le pack.
Nikon Z 6, les différences
Le Z 6, deuxième hybride plein format de Nikon, se distingue uniquement par son capteur. Il se « contente » d’un capteur de 24,5 millions de pixels avec filtre passe-bas. Le nombre de points pour l’AF tombe à 273, la plage de sensibilité s’étend de 100 à 51 200 et le mode rafale monte à 12 ips RAW sur 35 images. Fini pour les différences.
Prix et disponibilité
Le Nikon Z 7 arrivera fin septembre à 3 699 euros. Pour le Nikon Z 6, il faudra attendre la fin novembre et débourser 2 299 euros. Les deux seront disponibles en différents kits :
hybride Z + adaptateur FTZ : 3 849 euros pour le Z 7 / 2 449 pour le Z 6
hybride Z + 24-70 mm f/4 S: 4 299 pour le Z 7 / 2 899 euros pour le Z 6
hybride Z + 24-70 mm f/4 S + adaptateur FTZ : 4 449 euros pour le Z 7 / 3 049 pour le Z 6
Pour rappel, les optiques 50 mm f/1,8 S, 35 mm f/1,8 S et 24-70 mm f/4 S seront respectivement disponible en octobre, fin septembre et fin septembre à 679 euros, 949 euros et 1 099 euros. La bague FTZ est prévue pour la fin septembre à 299 euros.
Enfin, Nikon organise une présentation / prise en main le 25 août au Nikon Plaza. Trois sessions au programme : 10H, 14H et 16H. (Nikon Plaza – 99 Boulevard Raspail / 75006 Paris)
Nikon Z 7 – images
Source: Nikon France
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