Pour se démarquer sur le marché encombré des action-cam il faut savoir user d’originalité. C’est la voie empruntée par DJI avec son Osmo Pocket, une caméra de poche montée sur nacelle stabilisée trois axes et capable de filmer en 4K 60p. Si elle ne révolutionne pas le genre, elle présente des atouts intéressants qui lui permettront sans aucun doute de séduire un large public, à commencer par les vloggeurs. Après plusieurs jours dans la poche, voici notre verdict.
L’Osmo Pocket c’est avant tout une minuscule caméra avec seulement 12 cm de haut et 116 grammes. Un poids plume qui réduit drastiquement l’encombrement et qu’il est très facile à transporter avec soi en quasiment toutes circonstances. Pendant une semaine nous l’avions dans la poche, et à aucun moment sa présence n’a représenté une gêne quelconque. En effet, le but de DJI est là : séduire un large public, qui veut se raconter en image mais loin des contraintes des professionnels. DJI cible aussi les youtubers et autres créatifs spécialistes de la story sur le net. Un ciblage intéressant qui est corroboré par la récente annonce par le constructeur de la mise sur le marché d’un adaptateur USB-C / prise jack permettant de brancher un micro. Bien que nous n’ayons pas orienté notre test sur la qualité sonore, l’Osmo Pocket présente en effet bien peu de réglages pour la gestion de l’audio.
Ergonomie
En effet, la force de l’Osmo Pocket est ailleurs et c’est autour de son concept et ses fonctionnalités qu’il faut chercher. Nous reviendrons sur ces dernières un peu plus loin car nous souhaitons dans un premier temps offrir un tour d’horizon de son ergonomie. Très simple d’apparence, l’Osmo recèle en réalité quelques astuces bien sympathiques à commencer par son minuscule écran tactile permettant de piloter la caméra du bout du pouce.
Un glissement vers la droite permet d’afficher sa bibliothèque, un autre vers la gauche la qualité d’enregistrement, un vers le bas, le menus des réglages et enfin celui vers le haut permet d’accéder aux angles de vue comme le selfie mode, tracking ou encore follow. Pendant la captation en glissant le doigt sur le bord de l’écran il est possible de faire monter ou descendre la nacelle. Enfin, deux boutons l’un à droite qui permet d’allumer la camera ou de changer de mode de prise de vue une fois la caméra allumée et l’autre à gauche qui permet de lancer l’enregistrement.
Pour connecter un smartphone un cache dissimule des connectiques. A l’aide d’un adaptateur que l’on fixe devant la caméra, on peut, au choix, connecter soit un iPhone, soit un smartphone Android.
Mise en route et fonctionnalités
La mise en route de l’Osmo Pocket est particulièrement simple. Une fois la caméra activée et la nacelle équilibrée on peut utiliser l’Osmo soit de façon autonome, soit en la connectant à un smartphone pour avoir un retour vidéo confortable et avoir accès à l’intégralité des fonctionnalités de la caméra. Si vous souhaitez l’utiliser avec un smartphone il vous faudra au préalable installer l’application DJI Mimo puis brancher votre smartphone à la caméra via l’adaptateur.
Le smartphone étant immédiatement reconnu par l’Osmo, l’application s’ouvre directement. De là on accède au tableau de bord avec sur la gauche un menu permettant d’accéder aux différents réglages et sur la droite un joystick en surimpression, le bouton de déclenchement, de lecture et le raccourcis Story. L’interface reprend les codes graphiques des applications DJI Go, bien connu des dronistes mais par rapport à cette dernière l’interface est plus simple et beaucoup moins encombrée.
Notez cependant qu’il ne faudra pas utiliser un smartphone trop grand au risque que le poids de ce dernier ne déséquilibre la caméra et appuie trop sur la prise usb, ce qui aura pour effet d’engendrer des déconnexions intempestives.
Le menu est complet et permet d’accéder non seulement à l’étalonnage de la nacelle mais aussi aux réglages d’images comme le contrôle de l’exposition automatique ou manuelle. La sensibilité en photo et en vidéo s’arrête à 3 200 ISO. L’obturation en revanche monte jusqu’à 1/8000 s. Il est possible de filmer jusqu’en Full HD 1080 60p ou en 4K UHD (3 840 x 2 160 pixels) 60p avec un débit de 100 Mb/s.
Qualité d’image
L’Osmo Pocket est équipé d’un capteur CMOS de 1/2,3 pouce et 12 millions de pixels. L’angle de vision s’étend sur 80° pour une ouverture maximale de f/2. La caméra est montée sur une nacelle brushless stabilisée trois axes, fort semblable à celle qui équipe déjà le DJI Mavic Air mais le constructeur ne confirme pas ce sentiment.
Vidéo : Exemples de vidéos réalisées avec l’Osmo Pocket
En vidéo 4K la qualité d’image est excellente avec un rendu des plus fins détails assez naturel et une colorimétrie flatteuse mais sans exagération et un bon contraste. Le vignettage est inexistant tout comme les aberrations chromatiques. Le rolling shutter est extrêmement faible et la cadence élevée de 60 images par seconde sur un débit de 100MB/s offre une belle fluidité d’image sur les mouvements. Même constat en FHD même si on perd évidement du détails dans l’image et si les artefacts de compression sont un peu plus présents. Un dernier mot sur la prise de vue en basse lumière : en montant en sensibilité l’image granule mais on garde suffisamment de détail.
Notre déception vient davantage de la stabilisation. On note une correction des tremblements un peu trop brutale. La nacelle corrige bien les mouvements mais avec un certaine sécheresse ce qui engendre quelques légère saccade à l’image. Ce n’est pas rédhibitoire mais on a noté une stabilisation plus douce avec la Gopro Hero 7, pourtant uniquement logicielle. De la même façon en comparant l’image, la dynamique délivrée par cette dernière est un peu plus large et l’acutance très légèrement plus élevée. En revanche hors accessoire, le confort de la prise en main durant la captation reste en faveur de l’Osmo.
VIDEO : Comparaison de stabilisation (Osmo Pocket Vs GoPro Hero7)
Photo
Les images délivrées par le petit capteur de 1/2,3 pouce et 12 millions de pixels ne peuvent faire de miracle mais s’en sortent tout de même très bien dans de bonnes conditions de lumière. Lorsque cette dernière vient à manquer l’Osmo monte en sensibilité mais étonnement bien que granuleuse l’image reste agréable jusqu’à 400, voir 800 ISO avec un grain assez fin. C’est à partir de ce palier que le lissage devient trop important. Bénéficiant de la stabilisation de sa nacelle, l’Osmo préfère accroitre le temps de pose plutôt que de monter trop rapidement en sensibilité.
L’Osmo Pocket permet d’accéder à des fonctions ludiques comme Panorama ou Time Laps. Cette dernière est certe intéressantes mais l’absence d’un pas de vis empêche l’Osmo d’être fixé sur un stabilisateur ce qui est gênant lorsque l’on veut capturer une scène en continue sur la durée.
Les + :
- Finitions
- Réactivité de l’écran
- Confort d’utilisation
- Rapport encombrement / poids très favorable
- Fonctionnalités ludiques
- Qualité d’image en vidéo 4K
Les – :
- Stabilisation légèrement en deça de nos attentes
- Ecosytème pas assez développé par rapport à une GoPro par exemple
- Quid de la fragilité de la nacelle ?
- Pas de pas de vis pour trépied
- Attention au poids du smartphone que vous connectez
Conclusion
Nous avons beaucoup aimé filmer avec l’Osmo Pocket. Ne quittant pas notre poche pendant une semaine, toutes scénettes de notre vie devenaient prétexte à être capturée avec cette adorable petite caméra, car il faut bien le dire l’Osmo Pocket est particulièrement attachante. Disposant d’un écran tactile intégré il était facile de cadrer à la volée et ses diverses fonctionnalités ajoutent un côté ludique à son utilisation. La qualité d’image est très bonne et comblera sans aucun doute les attentes de ses nombreux utilisateurs, surtout en 4K. En revanche attention à être équipé d’un PC suffisamment puissant pour pouvoir éditer et monter ses rush. Notre déception vient principalement de deux points : Si à utiliser de façon autonome l’Osmo Pocket est attractive, elle manque cruellement d’accessoires pour favoriser sa versatilité comme une GoPro par exemple. Elle n’est en effet pas étanche et en l’état DJI n’a que peu développé son écosystème. Aussi, elle ne présente pas la même robustesse qu’une action-cam classique en raison de sa nacelle. A propos de cette dernière d’ailleurs, la stabilisation s’est montrée un peu en deçà de nos attentes, les corrections sont un peu trop sèches et manquent un peu de douceur. De même, attention à la taille et au poids du smartphone que vous connecterez, un smartphone trop lourd pourrait créer un faux contact au niveau de la prise USB-C. Reste néanmoins que l’Osmo Pocket est une caméra ludique qui répondra bien aux exigences des vlogueurs tant en terme de qualité d’image que de facilité d’utilisation à condition que vous n’envisagiez pas d’en faire une véritable caméra d’action.
L’Osmo POcket est disponible directement sur le site de DJI ou chez les revendeurs au prix de 359 €
Source : DJI
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