Nikon Brésil n’est plus. Moins d’un an après avoir annoncé la fermeture de son magasin en ligne, la division brésilienne de la marque nippone s’est fendu d’un communiqué de presse officialisant la fin de toute activité dans le pays sud-américain.
Cette discrète annonce n’est pas une surprise. En novembre 2017, Auster Nascimento, président de Nikon Brésil, annonçait d’ores et déjà la fin des ventes en ligne de la marque sur le territoire brésilien, et ce à partir du 31 décembre de la même année. Si une restructuration à l’échelle mondiale était alors évoquée, le dernier communiqué de presse de la firme (daté du 12 septembre 2018) se passe pour sa part de toute explication.
Auster Nascimento se contente en effet d’annoncer que les activités de la division en lien avec l’imagerie scientifique sont désormais déléguées à la société BioLab Brazil, et que les boîtiers et objectifs de la marque encore sous garantie bénéficient toujours d’une assistance technique au sein du pays, tandis que les possesseurs de produits hors garantie doivent pour leur part s’adresser à la branche états-unienne de Nikon.
Plutôt qu’un véritable signe de mauvaise santé de la part d’un acteur majeur de la photographie – qui vient d’ailleurs, avec les Z6 et Z7, de se lancer sur le marché de l’hybride 24×36 –, il semble qu’il faille voir dans cette annonce la concrétisation d’un échec purement local. Bien que disposant d’une population d’environ 210 millions d’habitants – et constituant ainsi potentiellement l’un des plus gros marchés du continent américain –, le Brésil serait en effet un territoire dur à conquérir pour les fabricants de matériel électronique, et ce à cause de taxes très élevées sur ce type de produits, et d’un marché gris ayant par conséquent le vent en poupe.
En novembre 2017 (lors de la première annonce de Nikon Brésil), un lecteur de PetaPixel relevait ainsi le caractère aberrant de la situation brésilienne :
Voici quelques chiffres pour les plus curieux : les taxes sur le matériel électronique sont d’environ 60 % pour tout produit dont le prix de vente est supérieur à 50 $. […] La situation est tellement ridicule qu’il s’avère bien souvent plus économique de prendre un vol pour Miami, d’y passer le weekend, d’en profiter pour acheter une bonne quantité de matériel électronique, et de revenir au Brésil en avion…
Renato Murakami, lecteur de PetaPixel
Source : Nikon Brésil
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