Pedro Costa, Rui Chafes, Paulo Nozolino sont trois photographes portugais faisant partie d’une génération qui a connu le retour à la démocratie dans les années 1970. Emblématiques d’une époque, ils sont aujourd’hui exposés au Centre Pompidou dans Le reste est ombre, un dialogue entre cinéma, sculpture et photographie. (Photo d’ouverture : As filhas do fogo – © Pedro Costa)
Du 8 juin au 22 août, le Centre Pompidou accueille Le reste est ombre, une exposition qui met en avant la scène photographique portugaise par trois figures emblématiques : Pedro Costa, Rui Chafes, Paulo Nozolino. L’exposition se présente sous la forme d’un dialogue entre cinéma, sculpture et photographie. Pensée comme un parcours immersif, elle s’articule autour des images de As filhas do Fogo (Les Filles du feu, 2019) de Pedro Costa, de la série de sculptures de Rui Chafes As tuas mãos (Tes mains, 1985-2015), ainsi que de la double projection de Pedro Costa Minino macho, Minino fêmea (2005) et du triptyque Untitled, 2008-2010-2002 de Paulo Nozolino.
Invité à déambuler dans un espace labyrinthique, plongé dans l’obscurité, le public fait l’expérience d’une œuvre collective complexe conçue à la croisée des interrogations plastiques de ces trois artistes engagés, au fil des années, dans une collaboration féconde. Les gestes artistiques et scénographiques se confondent, pour interroger l’état du monde dans son actualité la plus immédiate comme dans sa profondeur historique.
L’exposition emprunte son titre à un vers de Fernando Pessoa, poète majeur de la modernité portugaise. Pedro Costa, Rui Chafes et Paulo Nozolino incarnent une génération d’artistes portugais dont les œuvres, développées dans le contexte du retour à la démocratie après la révolution des Œillets du 25 avril 1974, portent la marque des ombres de l’histoire contemporaine du Portugal et de l’Europe.
Les œuvres des trois artistes se répondent réciproquement à travers trois médiums (sculpture, photographie, film). Alors que le film Sweet Exorcist (2012) de Pedro Costa pose une ambiance sonore, les photographies de Paulo Nozolino opposent un effet de résistance à la profondeur. Les sculptures de Rui Chafes, telles Corpo final (2022), Véu (Voile, 2016) ou encore Sem Voz (Sans voix, 2022), semblent dématérialisées tandis que les images du film prennent toute la matérialité habituelle de la sculpture.
Dans l’obscurité, selon Costa, se donne à voir « un monde en réduction, fait de petites places publiques, d’allées, de corridors, de salles et de caves, rempli de murmures, de bousculades, d’ombres, de pleurs, de cruauté et de sollicitations multiples ».
Source : centrepompidou.fr
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