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Une des photographes de l’ours polaire affamé s’explique

La vidéo virale de l’ours polaire affamé à la recherche de nourriture a soulevé une vague de critiques de la part des internautes, indignés de l’absence d’intervention de l’équipe ayant capturé ces images. Membre de l’expédition, la photographe Cristina Mittermeier s’est expliquée sur le site de National Geographic. (Photo d’ouverture : © Cristina Mittermeier)

Le 7 décembre, National Geographic publiait une vidéo bouleversante sur laquelle on pouvait voir un ours polaire terriblement amaigri sur l’Île de Baffin, à la recherche de nourriture. Si le but affiché de ces images est de critiquer le réchauffement climatique, certains internautes se sont indignés de l’absence d’intervention des photographes.

Photographe : quel est ton rôle ?

Cette vague de critiques relance le débat sur le rôle du photographe : spectateur ou acteur ? On se rappelle par exemple de la polémique autour de la photographie de Franck Fournier, récompensé du prestigieux World Press Photo en 1985 avec sa photographie de Omayra Sánchez agonisant. Agée de 13 ans, la jeune colombienne était décédée après avoir passé trois jours et trois nuits dans l’eau, prise au piège suite à l’éruption du volcan Nevado del Ruiz. Les images de la jeune fille avaient fait le tour du monde et étaient devenues le symbole de l’impuissance des autorités colombiennes face à une catastrophe de cette ampleur. Pour beaucoup, continuer à photographier dans de tels moments est un manque de respect insoutenable. Nombre de photographes de terrain se sont vus critiqués face à leur « inaction ». Pourtant, photographier est agir, voire souvent un acte militant. Au delà de la capacité d’un reporter d’apporter son aide, c’est sa sécurité et celle des autres qui est en jeux.

Pourquoi les photographes ne pouvaient pas aider cet ours polaire

Parfois, il est bon de remettre les pendules à l’heure. Et cela même si le vrai sujet est détourné pendant quelques instants. Ici, le réchauffement climatique : la banquise disparaissant, les ours polaires sont condamnés à ne plus pouvoir se nourrir. Co-fondatrice de SeaLegacy, Cristina Mittermeier était l’une des photographes National Geographic lors de l’expédition qui a permis à Paul Nicklen de capturer les images déchirantes de l’ours cherchant désespérément de la nourriture.

« Même si je l’avais nourris avec toutes les noix que j’avais dans mon sac, il était évident que sans la banquise grâce à laquelle il pouvait accéder aux populations de phoques, ses perspectives de survie étaient très minces », explique la photographe. « Certains nous ont critiqué de n’avoir pas fait plus pour aider cet ours, mais nous étions bien trop loin de n’importe quel village pour demander de l’aide et nous approcher d’un prédateur affamé, sans aucune arme, aurait été complètement inconscient.  »

« J’ai fait la seule chose en mon pouvoir »

La photographe ne s’arrête pas là. Après avoir expliqué pourquoi ne pas céder aux sentiments qui vous submergent face à ce genre de situation, elle précise son rôle : « Au final, j’ai fait la seule chose en mon pouvoir : j’ai pris mon appareil photo pour m’assurer que nous pourrions partager cette tragédie avec le monde entier. » Et à ceux qui accusent le magazine de sensationnalisme, Cristina répond : « Je sais que que ces images sont très perturbantes et difficiles à regarder, mais nous en sommes arrivés à un stade dans l’histoire de notre planète où nous ne pouvons plus nous permettre de détourner le regard. »

Pour lire le témoignage complet, rendez-vous ici.

Source : National Geographic

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