Pour sa 3e édition, le prix Fidal de la photographie documentaire a été attribué à Pierre Faure pour son projet sur la montée de la pauvreté en France, intitulé France périphérique. (Photo d’ouverture : © Pierre Faure)
Depuis 2015, Pierre Faure documente l’effrayante montée de la pauvreté en France en explorant surtout les zones rurales et péri-urbaines. Dans un pays qui compte près de 8,8 millions de pauvres dont 2,6 millions de personnes qui vivent avec au mieux 672 euros par mois (selon les chiffres fournis par l’INSEE en 2016), le photographe fait le choix de parler de cette large partie de la population oubliée et sous-représentée.
Économiste de formation, Pierre Faure a suivi ce phénomène social qui a bouleversé le visage de la France depuis au moins l’année 2004 et les débuts de cette crise de laquelle une grande majorité n’est jamais sortie. Comble du paradoxe, au sein de la deuxième puissance agricole mondiale en 2015, plus de 2 millions de personnes ont dû faire recours à l’aide alimentaire.
Cette population est bien souvent rendue invisible par les médias, conséquence d’un endurcissement du regard des français portés sur les plus nécessiteux. La photographie devient alors un outil puissant de diffusion d’un discours, de sensibilisation d’un public et de soutien à un combat silencieux. Le photographe tisse alors une relation de confiance avec ses sujets, dépeignant avec force les protagonistes de cette France périphérique.
« Ce travail a pour but de rendre visibles et concrètes les conditions de vie d’une partie de nos compatriotes. Que des visages se substituent aux statistiques afin d’apporter au public des éléments de sensibilisation et de compréhension » explique Pierre Faure.
C’est ainsi que pour sa 3ème édition le prix Fidal pour la photographie documentaire a été attribué à ce projet à la portée sociale incisive et efficace, dépassant le simple reportage pour plonger le spectateur dans un univers dense et percutant.
Source : Fidal Photo
0 commentaire
Ajouter le vôtre