Toutes les semaines Lense met en avant l’un de ses Lensers, les lecteurs passionnés de photographie qui ont partagé leurs images sur le site. Cette semaine, nous vous présentons Alain Louvet (pour consulter son profil lenser, rendez-vous ici). Pour participer, c’est par ici. (Photo d’ouverture : © Alain Louvet)
Alain Louvet aime l’image et cultive une approche spontanée de celle-ci. Depuis l’adolescence avec l’argentique, accompagné d’appareils comme l’Agfamatic Pocket, il tire des portraits de celles et ceux qui l’entourent et s’arrête pour capturer des compositions qui se présentent à lui lors d’une promenade ou d’un périple en voiture. Cela peut être une station à essence abandonnée comme un navire, au loin, aperçu d’un hublot. Mais le jeu n’abandonne jamais le photographe, qui commence une série sur les Dinky volantes, introduites dans des environnements aussi réalistes qu’improbables…rencontre.
Quel est ton rapport à la photographie ?
Pendant longtemps cela s’est fait à l’opportunité. Lorsque je suis en voiture je m’arrête souvent devant un sujet qui m’intéresse, j’ai fait une série sur les stations essence pendant des années, des vielles et abandonnées surtout. Idem pour les voyages et Paris, ce n’est pas forcement réfléchi. Pour les portraits et nus, on prend le temps à composer avec le modèle, on fait plusieurs versions, en argentique cela reste un peu la surprise, en numérique on contrôle plus. Maintenant je ne fais plus d’argentique, mais j’ai toujours un vieux Contax, rien que de l’avoir en main cela donne envie de s’y remettre. J’ai fait aussi une série avec des vieux jouets, en les mettant en situation dans des paysages. En fait il s’agit de prendre du plaisir, je n’ai pas vraiment une vision cérébrale de la chose. J’aime les images, j’en regarde et j’en prends, voilà.
Comment as-tu commencé à en faire ?
Avec un Agfamatic Pocket, un appareil improbable, très à la mode dans les années 70, j’étais jeune ados. Un truc plat, on rapprochait les deux parties de l’appareil qui coulissaient pour faire avancer la pellicule, le déclencheur était un gros bouton orange. Ca faisait des toutes petites photos, des mini diapos, ensuite on les clipsait dans des cadres afin d’avoir un format standard pour les projeter. Je crois que c’est cet appareil qui m’a donné envie d’en faire, c’était assez fun comme machin. Ensuite je glissais mes diapos dans le panier lors des projections interminables en famille. Mon premier réflex a été un Chinon, une marque disparue. Je faisais beaucoup de colo et je prenais des portraits des autres gamins.
Quels sont tes sujets de prédilection ?
Des nus à une époque et des portraits. En ce moment je suis inspiré par l’été en Corse et aussi l’astrophotographie, c’est calme et cela fait rêver. Je commence des séries sur les Dinky volantes, un sujet en tête depuis trop longtemps, des fruits et légumes pourris et des vieux objets vintages présentés assez graphiquement. Je retravaille de plus en plus mes images sur Photoshop. Je suis infographiste aussi. Je pars d’une image ou deux ou trois ou plus, je fais ma petite cuisine pour arriver à obtenir une image improbable, qui devient probable puisqu’elle est finalement sous mes yeux.
Quel matériel utilises-tu dans ta pratique ?
Pas spécialement, mais je regrette ne pas avoir investi suffisamment dans du bon matériel à mes débuts. A présent je travaille avec des appareils Nikon mais aussi certains Citroën, j’ai des appareils et objectifs chers et lourds, ça fait très pro, j’adore.
Qui sont tes photographes de référence ?
Joël-Peter Witkin, Josef Sudek, Peter Beard, Man Ray, Edouard Curtis, Andreas Gursky, j’ai découvert David Goldblatt récemment à une expo au centre Pompidou, un photographe Sud Africain (blanc) qui raconte l’apartheid, ça se regarde autant que ça se lit. La liste est non exhaustive…
Comment as-tu découvert, connu Lense ?
En lisant Fisheye tout simplement.
Chaque semaine découvrez un nouveau Lenser !
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