Toutes les semaines Lense met en avant l’un de ses Lensers, les lecteurs passionnés de photographie qui ont partagé leurs images sur le site. Cette semaine, nous vous présentons Hugo Leportier (pour consulter son profil lenser, rendez-vous ici). Pour participer, c’est par ici. (Photo d’ouverture : © Hugo Leportier)
Hugo Leportier fonctionne à l’instinct. Sans se laisser guider par un sujet de prédilection en particulier, c’est à travers l’émotion et la sensation du moment qu’il capture le réel. Inspiré autant par les « boss des boss » comme Doisneau et Cartier-Bresson, mais aussi par des photographes plus contemporains comme Henri Prestes ou des artistes vidéastes résolument pop, comme Alice Kong, Leportier se laisse guider par une passion photographique ouverte, libre, émancipée.
Quel est ton rapport à la photographie ?
Je suis sensible à la photographie pour les mêmes raisons que je suis sensible à l’art en général : je suis touché du pouvoir qu’il a de façonner l’humain. De sa façon unique qu’il a de voir le monde. De cette capacité extraordinaire à créer des émotions au plus profond de notre être. De cette faculté à élever les esprits. L’art raconte une histoire, et la photographie est actuellement pour moi le meilleur médium pour raconter des histoires. Je me suis naturellement orienté vers la photo de rue, c’est un bon théâtre pour des récits photographiques. Elle me permet de romancer le monde qui m’entoure, de capturer des situations parfois fades en y ajoutant un peu plus de passion. C’est ce qui me stimule aujourd’hui.
Comment as-tu commencé à en faire ?
Je suis un (très) jeune photographe ! J’ai commencé il y a un peu plus d’un an pendant le confinement à capturer ces moments de « vie » qui rythmaient mes journées avec la volonté de les rendre plus vibrants. C’est de cette période que puisent les racines de ma démarche : faire sortir le meilleur de mon quotidien et lui donner plus de contraste ! C’est d’ailleurs la raison pour laquelle la majorité de mes photos sont prises par la voie argentique. Cette approche unique et précise, cette couleur magique et ce grain si particulier à l’analogue me permettent d’explorer au mieux le caractère poétique d’une photo.
Quels sont tes sujets de prédilection ?
Une petite préférence pour la photo de rue mais je n’ai pas vraiment de sujets de prédilection ! Mon approche de la photo est en perpétuelle évolution depuis un an et risque encore de changer. Pour le moment je n’ai pas envie d’avoir un sujet d’inspiration précis, je suis encore en pleine exploration de cet art nouveau pour moi. Avoir un sujet de prédilection, c’est aussi le risque de s’installer dans un confort dangereux à la créativité.
Sur une semaine, je peux faire autant de portrait que de photo de rue en passant par du paysage. Finalement, cet instant où je décide de saisir un morceau de temps dépend de mes émotions et de comment je vis le moment. Je n’ai pas d’idéal photographique en amont, je fonctionne beaucoup à l’instinct et quand une scène me touche, je la capture.
Quel matériel utilises-tu dans ta pratique ?
J’ai commencé avec un Olympus OM10 qui me suit toujours ! Dans le futur j’aimerais utiliser l’Hasselblad 503CW, appareil incroyable pour les photos de rues. Cette année, je me suis lancé dans le numérique avec un Lumix et un objectif Voigtländer 42.5 mm f/0.95. Malgré un super piqué, le rendu est encore trop froid pour moi et manque d’âme. Je regarde en ce moment ce que fait Fujifilm avec le dernier XT4 qui a l’air plus chaleureux !
Qui sont tes photographes de référence ?
Il y a bien sûr les boss des boss : Doisneau, Cartier-Bresson et Depardon qui ont encore aujourd’hui tellement d’influence dans de nombreux travaux. J’adore aussi les photos de Dorothea Lange où l’humain est au cœur de tout. Il y en a tellement qui sont une grande source d’inspiration pour moi… Henri Prestes pour sa poésie ultime, David Van Der Leeuw pour la précision de ses compositions et surement pleins d’autres que j’oublie !
Il y a beaucoup d’artistes dans la photographie militante qui raisonnent aussi en moi, comme le photographe Boris Allin qui est très bon dans cet exercice. Je ne pourrais oublier aussi le cinéma de Varda, de Nolan et de Betbeder ainsi que l’esthétique des clips d’Alice Kong qui sont pour moi très inspirants.
Comment as-tu découvert, connu Lense ?
Par le magazine Fisheye.
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