Toutes les semaines Lense met en avant l’un de ses Lensers, les lecteurs passionnés de photographie qui ont partagé leurs images sur le site. Cette semaine on vous présente Jean-Claude Ndoumbe. Pour participer, c’est par ici. (Photo d’ouverture : © Jean-Claude Ndoumbe)
Jean-Claude Ndoumbe s’intéresse à l’écriture de la photographie plutôt qu’au sujet en lui-même. Nourri de plusieurs arts, il poursuit une démarche de recherche esthétique, flirtant avec différents courants, de la photographie de rue à l’abstraction en passant par le symbolisme. Tels des tableaux, ses images laissent libre interprétation à celui qui regarde.
Quel est ton rapport à la photographie ?
C’est pour moi un traducteur d’émotions singulières ou universelles, parfois l’ultime témoin d’une réalité qui au-delà de toute interprétation, prend son envol d’une histoire vraie. Le vrai rapport est avec la vie, les images qu’elle m’inspire et qu’elle m’impose, ses paradoxes comme ses évidences, ce rapport via un appareil photo est toujours intime.
Comment as-tu commencé à en faire ?
Un jour mon voisin et ami du dessus, est passé chez moi avec un Leica ! J’ai tout de suite été fasciné par l’objet. Faute de moyens, je me suis acheté un Nikon F90x, j’avais seize ans. Mes premières photos voulaient rendre hommage à l’outil (l’appareil photo) faire des images au plus proche de la réalité, mais les vraies images ne sortaient pas de ma tête. C’est lorsque j’ai mis fin à ma carrière de créateurs de mode que les images sont sortie d’elles-mêmes ! Alors je me suis enfermé pendant deux années, avec pour seul objectif d’avoir la technique nécessaires afin de produire au mieux, au plus juste ce que je vois de l’intérieur.
Quels sont tes sujets de prédilection ?
Ce qui m’importe bien plus que les sujets, c’est l’écriture, le langage photographique qui définit l’auteur d’une image. L’obsolescence, le portrait, les devantures de magasins, la crise américaine des années 30 etc. Autant de sujets abordés par le photographe Walker Evans, par exemple, identifiable à son style documentaire. À la fois voyeur et témoin, curieux et disponible je n’ai de cesse que d’ouvrir mon appétit d’émotions afin d’en voir le plus possible !
Quel matériel tu utilises dans ta pratique ?
Nikon D800 24-85 mm f/3,5 pour mon quotidien. Moins lumineux et un peu moins de piqué que le 24-70 mm mais plus polyvalent, plus léger et plus discret en milieu urbain. J’utilise aussi un 70-200 mm f/2,8, indispensable pour toutes mes expéditions. Il augmente les solutions en terre inconnue et sa focale permet plus de discrétion. On n’est pas dans l’obligation de coller au sujet et il est très polyvalent. Et bien sûr le 50 mm f/14 pour le portrait (une dégradation d’image quasi nulle et un rendu très réaliste).
Qui sont tes photographes de références ?
Fan Ho : pour ses jeux d’ombres et lumières qui mettent en scène l’humain de façon théâtrale, spectaculaire et inattendue. Des images composées, des cadrages pensés, pour moi un réel instinct photographique !
André Kertész : pour sa liberté photographique, son choix délibéré de ne pas se cantonner à un sujet mais explorer tout ce qui a suscité chez lui un intérêt, une curiosité, une photo ! Raymond Depardon : pour son esthétisme à toutes épreuves, je lui trouve un sens aigu de la distance et du cadrage qui contribue à donner à ses images une puissante vérité !
Saul Leiter : la couleur, les couleurs, ses couleurs… La découverte de son travail a été pour moi déterminante !
Comment as tu découvert Lense ?
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