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Portrait de Lenser : Jean-Jacques Lorin

Toutes les semaines Lense met en avant l’un de ses Lensers, les lecteurs passionnés de photographie qui ont partagé leurs images sur le site. Cette semaine, nous vous présentons Jean-Jacques Lorin. Pour participer, c’est par ici. (Photo d’ouverture : © Jean-Jacques Lorin)

Les photographies de Jean-Jacques Lorin sont des instants d’émotions insaisissables. Elles sont le souvenir d’un état d’esprit gravé dans la mémoire d’un voyage, d’un moment dans la rue, d’une rencontre marquante et hasardeuse. Sans jamais tomber dans le factuel, il nous fait revivre des récits lointains ou inattendus.

Quel est ton rapport à la photographie ?

J’aimerais, comme Willy Ronis, communiquer l’émotion qui a fait naître ma photo sans tuer le moment qui en est à l’origine. D’autant que, pour moi, si la photographie est une sorte d’illusion, c’est peut-être la représentation la plus fidèle de la mémoire où le cadre encadre un état d’esprit. Je photographie pour conserver l’éphémère, fixer le hasard, garder en image ce qui va disparaître. L’appareil les ramasse, les fige au moment même où ils disparaissent… Alors je déclenche ! Mais comme le déclare le célèbre Henri Cartier-Bresson : « On pourrait dire que c’est plutôt la photo qui nous prend. »

© Jean-Jacques Lorin
Comment as-tu commencé à en faire ?

Quoi de mieux qu’une courte biographie, comme un CV en guise de Cocktail Vitae pour répondre à cette question : prendre un shaker à idées, y mettre mes années de pédagogie, de marketing et communication, sans oublier celles dédiées au multimédia et surtout ne pas hésiter à secouer très fort pour obtenir un savoureux mélange d’un parcours professionnel atypique où l’innovation et la création apportent un petit goût inimitable. Avec, en prime, un zeste de voyages et beaucoup de photos depuis trop longtemps pour éprouver le besoin d’en dater l’origine…
Adepte des photographes humanistes, j’ai construit ma quête photographique avec en tête la phrase de Jean-Luc Godard : « Ce qui compte n’est pas d’où vous prenez les choses mais où vous les emmenez. »

© Jean-Jacques Lorin
Quels sont tes sujets de prédilection ?

La photo de « rue » et de « voyage » sont mes deux pôles d’intérêt majeurs. Mais je n’ai aucune envie de me limiter à un thème, un sujet ou à une idée. Mon moteur est ailleurs celui du « bruissement de la vie » qui s’enrichit au quotidien de mes photographies qui bousculent mes représentations mentales et culturelles. Adepte de Banksy je partage avec lui l’idée que « L’art devrait réconforter le perturbé et déranger le confortable. »

Quel matériel utilises-tu dans ta pratique ?

Depuis l’avènement du numérique, j’ai évolué avec des appareils divers, du compact au bridge en m’arrêtant actuellement sur un reflex Nikon (un D500, format APS-C)… avant de passer à l’hybride dans les prochains mois – un projet.
En voyage, j’emmène mon 18-300 mm f/3,5-5,6 et en ville mon 16-80 mm f/2,8-4.
Mais j’affectionne tout particulièrement mon Nikkor 105 mm f/2,8 qui a un piqué remarquable.

© Jean-Jacques Lorin
Qui sont tes photographes de référence ?

Comment je l’ai dit plus haut, mes photographes de références sont ceux du courant humaniste, Robert Doisneau, Henri Cartier-Bresson, Sabine Weiss avec une préférence pour Willy Ronis qui est une vraie source d’inspiration. Sans oublier Raymond Depardon et Vivian Maier que j’ai découvert tardivement et ceux du new deal comme Dorthea Lange et Walker Evans.
Maintenant, il est vrai qu’avant de partir en voyage, outre mes lectures, je cherche à m’imprégner de la culture du pays à travers le regard d’autres photographes. C’est ainsi que j’ai découvert Raghubir Singh avant de partir en Inde, Michael Kenna et Tatsuo Suzuki avant de partir au Japon.
Inutile, aussi, de vous dire que j’affectionne tout particulièrement Nicolas Bouvier dont le travail photographique et les écrits m’ont inspiré.
Mais je ne peux pas terminer sans citer tous ceux qui occupent, en bonne place, ma bibliothèque et dont le regard m’accompagne dans mes pérégrinations : Joël Meyerowitz, Saul Leiter, Robert Franck, Harry Gruyaert, James Nachtwey, Alain Keller, Germaine Krull, Philippe Halsman, Bruce Davison, Richard Avedon…

Portrait – © Jean-Jacques Lorin
Comment as-tu découvert Lense ?

Cela fera deux ans cet automne que je suis sur le site de Lense.fr et j’avoue ne plus savoir exactement comment j’y suis venu. Mais ce que je sais c’est que j’y suis bien et que le partenariat avec Fisheye me plaît.

 

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