Toutes les semaines Lense met en avant l’un de ses Lensers, les lecteurs passionnés de photographie qui ont partagé leurs images sur le site. Cette semaine, nous vous présentons Sébastien Durand. Pour participer, c’est par ici. (Photo d’ouverture : © Sébastien Durand)
Sébastien Durand a commencé la photographie dans les métros de New-York et Paris, fasciné par les possibilités d’images infinies fournies par cet environnement. Dans les transports, c’est toute la comédie humaine qui se déroule devant les yeux d’un photographe friand d’histoires. Elargissant désormais son champ d’analyse à la vie urbaine en général, il dresse un touchant portrait de notre temps.
Quel est ton rapport à la photographie ?
La photographie qui retenait mon attention était la photographie humaniste ou le photoreportage et j’ai longtemps ignoré toute la diversité de ce médium. Sans doute faut-il prendre le temps d’éduquer l’œil et je suis désormais davantage touché par d’autres approches photographiques. J’aime l’image, sa capacité à faire vivre une histoire au-delà de l’instant, à faire naître des émotions : elle peut bouleverser, faire rire, couler une larme ou soulever une foule. Il y a une incroyable alchimie entre un sujet, le regard du photographe et le vécu du lecteur. C’est un mystère attirant que j’essaie d’approcher.
Comment as-tu commencé à en faire ?
Il y a eu un peu de photo plus jeune, en famille, puis un grand trou. C’est en 2017 que j’ai vraiment repris à l’occasion d’un voyage à New-York. Ma pratique photographique est donc récente et encore assez hasardeuse. Je me suis lancé en décidant de garder un appareil sur moi et de m’échapper dès que je pouvais pour attraper des images. Je voulais photographier, sans trop savoir quoi et comment. Alors j’ai pris des clichés de ce qui m’entourait : pas mal de métros durant mes trajets parisiens. Des photographies souvent moyennes mais qui permettent de se mettre sur la voie, de préciser le récit que l’on souhaite donner, d’apprendre à l’exprimer.
Quels sont tes sujets de prédilection ?
J’ai commencé par ces photos dans le métro, un peu par commodité. J’ai vite apprécié cette atmosphère, le fait que s’y écrivent et se croisent tant d’histoires sur un espace finalement plutôt réduit. En prenant le temps d’observer la scène, on pourrait y lire un peu l’histoire de notre société. Chaque détail semble là pour témoigner de notre temps, de ses beautés comme de ses travers. C’est une thématique que je poursuis aujourd’hui en l’élargissant à notre environnement urbain.
À côté de ce travail en noir et blanc, je réalise aussi des photographies de rue en extérieur et en couleurs. J’essaie d’y présenter une vision plus amusée ou poétique de la rue.
Quel matériel utilises-tu dans ta pratique ?
Après des mois d’hésitations, je suis passé en début d’année sur un hybride Canon EOS-R pour supprimer le bruit de l’obturateur, si peu propice à la photo de rue, et un full frame qui manquait à mon reflex précédent. La photographie dans le métro est exigeante en lumière… Pas de focale favorite en revanche et, sauf cas particulier où je monte un 50mm, je garde le 24-105 d’origine. Il m’apporte de la souplesse dans mes prises de vue. Peut-être cette polyvalence vient-elle aussi inconsciemment pallier un manque de certitude au moment de prendre la photo, la peur d’être trop près, trop loin et de laisser passer le moment.
Qui sont tes photographes de référence ?
L’envie de photographier est venue sans trop de référence. J’avais bien sûr croisé des photographies célèbres mais seul Sebastião Salgado m’avait profondément marqué pour son travail social. C’est depuis que je pratique que je m’intéresse aux auteurs, en particulier les photographes de rue. Avec des tardives mais superbes découvertes comme Martin Parr. J’ignorais même que la photographie de rue était une catégorie à part entière avant d’en faire et j’essaie désormais de rattraper mon retard en parcourant les livres et réseaux sociaux.
Comment as-tu découvert, connu Lense ?
C’est en feuilletant FishEye que j’ai découvert Lense. Je trouvais intéressante l’idée d’accéder à une information sur la photographie et de pouvoir aussi dire à un moment « tiens, regarde ce que je fais ». Cela répond aussi à la question du débouché des photos, pourquoi et pour qui on les fait. J’ai cette envie de montrer ce que je fais, de partager ce que je vois.
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