Rencontres

Portrait de Lenser : Sèverine Grisvard

Il y a 4 ans Par Costanza Spina

Toutes les semaines Lense met en avant l’un de ses Lensers, les lecteurs passionnés de photographie qui ont partagé leurs images sur le site. Cette semaine, nous vous présentons Sèverine Grisvard. Pour participer, c’est par ici. (Photo d’ouverture : © Sèverine Grisvard)

Les noirs et blancs de Sèverine Grisvard, aka Mila Plums, nous renvoient à des scénarios imaginaires, des films romantiques, des histoires nocturnes remplies de poésie. Vécue comme un exutoire, la photographie est un geste personnel dont la photographe elle-même n’aime pas tout dévoiler. C’est en silence qu’il faut pénétrer ces clichés intimistes et cinématographiques.

Quel est ton rapport à la photographie ?

Poser des mots sur ma pratique photographique est un exercice que je n’aime pas particulièrement. L’introspection de ma démarche est souvent pour ma part difficile à dévoiler aux regards des autres.

Comment as-tu commencé à en faire ?

Je suis arrivée un peu par hasard à la photographie, il y a 7 ans aujourd’hui. Née d’un défi, dans un moment assez sombre de ma vie, j’exécutais en pleine nuit, seule, ma première photo…l’étreinte d’un jeune couple amoureux.

Quels sont tes sujets de prédilection ?

Le noir et blanc et la photo de rue se sont imposés immédiatement comme une évidence sans doute en lien avec mon passé et ma pratique du dessin.

Longtemps vécue comme un exutoire, j’avais l’envie de retranscrire à travers mon regard, certes empreint d’une certaine naïveté, ma croyance en la beauté humaine avec, je ne le cache pas un plaisir fou de me créer des histoires.

J’ai alors vécu la photographie comme une véritable boulimie, un besoin insatiable de me nourrir de la vie des autres pour me créer un monde utopique où les rêves sont bien plus accessibles que ce nous offre notre monde.

Rattrapée par un problème de santé, ma prise de conscience de la valeur d’une vie a eu un réel impact sur ma pratique. J’ai dû apprendre à me sevrer de cette passion dévorante pour me focaliser davantage sur mes réalisations personnelles.

Aujourd’hui mes images se font de plus en plus rares.

En revanche, l’envie de photographier est toujours présente avec un besoin grandissant de créer.

Quel matériel utilises-tu dans ta pratique ?

J’ai travaillé pendant 4 ans avec un Canon 550D et son 18-55 mm. J’ai ensuite acquis d’occasion un Nikon D7000 et son 17-55 mm. Il y a un an, Nikon m’a offert un Z7 avec un 24-70 mm que j’ai complété avec un 35 mm. Je n’ai pas de prédilection particulière pour une focale.

Qui sont tes photographes de référence ?

Par choix, je me suis longtemps interdit de découvrir la culture et l’histoire photographique pour conserver un regard neutre et non influencé. En revanche il m’est difficile de photographier sans musique. Le cinéma est aussi une grande source d’inspiration.