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Portrait de Lenser : Yohann Hautbois

Toutes les semaines Lense met en avant l’un de ses Lensers, les lecteurs passionnés de photographie qui ont partagé leurs images sur le site. Cette semaine, nous vous présentons Yohann Hautbois. Pour participer, c’est par ici. (Photo d’ouverture : © Yohann Hautbois)

Yohann Hautbois est reporter professionnel à L’Équipe et se sert de la photographie comme d’une écriture alternative, parfois plus juste même que les mots. Après son expérience fondatrice d’un reportage en solo en Afghanistan, il a intégré complètement cette pratique à sa profession et à son quotidien. Pour lui, la photographie est le moyen de briser la routine, d’aller à la rencontre de l’inattendu.

© Yohann Hautbois
Quel est ton rapport à la photographie ?

Un rapport quasi charnel, corporel même, dans la mesure où je ne sors jamais sans un boîtier, comme un prolongement de mon corps, un organe supplémentaire. J’ai mis du temps à comprendre qu’on était photographe à 100%, tout le temps. J’ai trop connu de moments où je me disais : « Ah, si j’avais eu un boîtier avec moi ! ». Cette frustration répétée a changé mon rapport à la pratique qui est devenue intensive, quotidienne. Et quand je ne prends pas de photos, je passe mon temps sur les sites spécialisés, à lire les magazines, à regarder le travail des autres sur Insta. Plus qu’une passion, c’est devenu une obsession.

Comment as-tu commencé à en faire ?

Réellement, au début des années 2000. J’avais récupéré un premier vieux Zenit d’un membre de la famille et, ensuite, dans le cadre de mon métier (reporter presse écrite), j’ai découvert que je pouvais illustrer mes papiers avec mes propres photos. J’ai appris à développer les pellicules, à les scanner et en 2003, je suis parti en Afghanistan pour une série de reportages en solo. J’ai alors fourni textes et photos, une expérience fondatrice. Je me suis longtemps demandé si, plus qu’écrire, je ne préférais pas finalement la photographie, une écriture immédiate, plus juste peut-être. Depuis, la photo a pris une place de plus en plus grande tout en restant une activité non-professionnelle.

Quels sont tes sujets de prédilection ?

La photo de rue me fascine même si c’est un des exercices les plus compliqués car il nécessite de « voler » les autres la plupart du temps. Je ne parviens pas encore à dépasser ma timidité et à proposer aux gens de les prendre en photo. Pourtant, je l’ai fait une fois et cela s’était très bien passé avec un Anglais qui se promenait dans le métro parisien avec un grand filet à papillons ! Avec la photo, il existe une forme de poésie qu’on trouve dans la rue mais aussi dans nos quotidiens. Pendant le confinement, j’ai tenu un journal de bord « une photo par jour » pendant 55 jours. Dans un autre domaine, j’adore l’exercice des portraits : il demande beaucoup d’exigence dans la gestion du modèle (exclusivement mes enfants), de la lumière…On apprend toujours en photo, c’est une matière instable, l’antithèse de la routine.

Yohann Hautbois
Quel matériel utilises-tu dans ta pratique ?

J’ai débuté avec des Reflex Canon avant de basculer sur les télémétriques, notamment les Leica. J’en ai un pour l’argentique (M6) et un pour le numérique (M240). Je m’appuie sur le 35 mm que j’adore pour le reportage et un 85 mm pour le portrait. Dans un autre genre, je m’exerce également au moyen format avec un Rolleiflex 6×6.

Qui sont tes photographes de référence ?

La découverte de Vivian Maier lors de la sortie du documentaire qui lui était consacré a tout changé. Il m’a fait plonger ensuite dans la culture de la streetphotography avec Saul Leiter, Robert Frank, Walker Evans, Dorothea Lange, Martin Parr et dans celle du grand reportage avec James Nachtwey, Steve McCurry, Eugene Smith ou Patrick Chauvel. Le reportage de guerre me percute toujours autant, sans le fantasmer non plus même si les photographes de ce type ont quelque chose d’héroïque. Mon métier m’offre aussi la chance de côtoyer les meilleurs photographes de sport à L’Equipe.

Auto-portrait © Yohann Hautbois
Comment as-tu découvert, connu Lense ?

Dans mon souvenir, c’est en lisant le magazine FishEye auquel je me suis abonné il y a quelques années. J’aime l’idée de l’échange autour des photos, du partage de connaissance et de regards. Ce n’est pas un hasard si Instagram est un des réseaux bienveillants contrairement à d’autres. L’image apaise. De toute façon, je regarde à peu près tout ce qui fait référence à la photo, je suis abonné également à Polka, Chasseur d’Images, Réponses Photo, sans oublier des dizaines de newsletters. Si j’ai progressé dans le domaine de la photo, c’est grâce aux autres, sans les copier mais en m’en inspirant. En exposant aussi mes photos, pour avoir des retours, un regard critique, indispensable si on veut s’améliorer encore et encore…

 

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commentaires

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Il y a 4 ans et 1 mois

Merci beaucoup, je suis très touché !!

Il y a 4 ans et 1 mois

Super ressenti d’un passionné de la street photography !!! toutes tes photos mettent en avant un attrait pour la composition bien balancée, un juste équilibre ou déséquilibre entre les éléments. Hé oui, c’est tout le charme de la street photography, Pas d’interaction entre le photographe et les reste du monde qui gravite autour de lui !!! trouver dans l’instant la bonne balance, le bon tempo !!! Et avec le temps, l’idée de voler les personnes qui traversent ton champ de vision va vite s’envoler !!! Ce n’est pas du Vol, c’est de l’Amour !!! Merci pour le plaisir de lecture et tes compositions !!! it’s work !!!

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