Christophe Anderson poursuit ses études sur le portrait avec Cop, un livre sur la figure du policier à New York. (Photo d’ouverture : © Christopher Anderson from COP published by STANLEY BARKER)
Christopher Anderson a commencé à photographier des policiers de la ville de New York à la suite du 11 septembre, alors que le paysage visuel de la ville qu’il appelait chez lui commençait à changer. Ainsi, pour faire suite à ses précédents livres et essais sur le portrait, comme Stump avec ses “close-up” de politiciens américains, puis Approximate Joy, une méditation prophétique sur la Chine contemporaine publiée l’année dernière, déjà chez Stanley Barker, il publie Cop, un zoom sur les flics new-yorkais. Leur présence, partout dans les rues de la ville dans les mois après les attentats, rappelait constamment au photographe que quelque chose n’allait pas, que le monde avait chaviré.
Puis, dans le sillage de Occupy Wall Street, de la mort d’Eric Garner et de l’élection de Trump, Anderson s’est retrouvé à photographier à nouveau des flics dans les rues de New York, presque animé par un sens de rebellion inconscient envers un sens général d’autoritarisme. Mais rapidement le photographe s’est rendu compte que ce travail allait bien au-delà d’une contestation du pouvoir en place. Une forme de sentimentalisme se dégage de la série Cop, presqu’un regret pour un New York qui n’existe plus. Ces policiers aux regards mélancoliques, à l’air perdu, semblent loin de leur fonction, presque questionnant leur uniforme.
«J’ai vu le portrait d’une classe ouvrière immigrée en Amérique. L’uniforme ne servait que de lien pour accrocher un échantillon de section transversale. Les photographies ressemblaient davantage à une lettre d’amour à New York » explique Anderson.
Ce nouveau livre édité par Stanley Barker suit la publication d’Approximate Joy en 2018, considéré comme l’un des meilleurs livres de l’année. Membre de l’agence Magnum, il est recompensé en 1999 lorsque ses images poignantes du sauvetage de réfugiés haïtiens à bord d’un bateau en bois en train de couler lui ont valu la médaille d’or Robert Capa. Avec Cop, il revient avec une approche plus intimiste, une vision métaphorique d’un monde schizophrène, à travers le regard de ceux qui sont censés être les garants de l’autorité.
Source : Stanley Barker
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