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Queer, sexe et beauté : les héritiers de Mapplethorpe investissent le Guggenheim

Le Guggenheim continue de rendre hommage à Robert Mapplethorpe avec une exposition qui met en avant les photographes s’inscrivant dans son héritage. (Photo d’ouverture : Lyle Ashton Harris, “Americas”, 1987-88. Courtesy of the Solomon R. Guggenheim Museum, New York)

Pour marquer les trente ans de la mort de Mapplethorpe, le Guggenheim organise Implicit Tensions: Mapplethorpe Now, un cycle d’expositions qui couvre toute l’année 2019 pour rendre hommage au photographe. Après le premier volet, qui s’intéressait à l’art du photographe en puisant dans les archives du musée, et qui était organisé sur divers supports, comme des collages, des Polaroïds, des photographies, un deuxième volet a commencé le 24 juillet et se terminera le 20 janvier 2020. Ce deuxième chapitre s’intéresse à des artistes considérés comme les héritiers de Mapplethorpe et décortique l’influence de cet artiste dans les décennies ayant suivi sa mort.

Rotimi Fani-Kayode, “Adebiyi”, ca. 1989. Courtesy of Autograph ABP and the Solomon R. Guggenheim Museum, New York. © Rotimi Fani-Kayode

In primis, nous retrouvons le travail de Rotimi Fani-Kayode, photographe britannique d’origine nigériane, ayant eu une carrière courte mais flamboyante. Lui aussi est décédé du SIDA en 1989, à l’âge de 34 ans, et il a exercé la photographie pendant seulement 7 ans. Son travail est révolutionnaire car pour la première fois, la photographie illustre les thématiques de la sexualité, du corps, de l’érotisme mises en relation avec celles de l’éthnie et de l’appartenance à une communauté culturelle opprimée. Avec ses clichés homo-érotiques il met en lumière l’homosexualité et dénonce les violences subies en raison d’une différente couleur de peau. S’il s’inscrit dans l’esthétique de son maître, il s’en détache dans le discours pour dénoncer haut et fort les crimes du colonialisme.

Catherine Opie, “Dyke”, 1993. Courtesy of the Solomon R. Guggenheim Museum, New York. © 2019 Catherine Opie

Catherine Opie, quant à elle, raconte le milieu queer new-yorkais. Elle travaille ainsi sur les notions d’identité et sexualité. Elle joue avec les genres, fait le portrait de couples lesbiens ou de personnes transgenres. En 1999, avec le portfolio O, elle met en scène la communauté BDSM américaine, chose qui avait tant choqué la critique à la sortie du X Portfolio (1978) de son prédécesseur.

On retiendra aussi Zanele Muholi, une activiste visuelle sud-africaine qui se bat pour la reconnaissance des personnes queer en Afrique du Sud. Elle-même noire et lesbienne, Zanele Muholi veut sensibiliser, instruire et éclairer quant à la vie des communautés LGBT+. Elle dénonce particulièrement la pratique du « viol correctionnel » pratiqué dans son pays pour « soigner » les femmes lesbiennes. Avec la série Somnayama Ngonyama, exposée au Guggenheim, elle tire le portrait de sujets allant à l’encontre des stéréotypes.

Zanele Muholi, “Siphe, Johannesburg”, 2018, de la série “Somnyama Ngonyama”. Courtesy of Stevenson, Cape Town/Johannesburg and Yancey Richardson, New York and the Solomon R. Guggenheim Museum, New York. © Zanele Muholi

D’autres noms intriguants sont à découvrir lors de cette exposition unique. Paul Mpagi Sepuya, qui lui aussi s’intéresse au corps afro-américain, à la notion de désir et de déconstruction de la sexualité tout en réinventant le portrait studio; Lyle Ashton Harris, qui utilise la technique du clair-obscur, des voiles, et met en scène des sujets blancs et afro-américains pour explorer les thèmes de l’identité, de l’appartenance et de l’autopréservation; Glenn Ligon, autre artiste afro-américain qui dialogue directement avec Mapplethorpe dans ses oeuvres à travers une analyse du célèbre Black Book.

Une exposition  qui  va faire revivre l’esprit de révolte insufflé par Robert Mapplethorpe pour faire du Guggenheim un lieu absolument subversif.

Implicit Tensions: Mapplethorpe Now 
du 24 juillet 2019 au 5 janvier 2020
musée Solomon R. Guggenheim, New York

Source : Musée Solomon Guggenheim New York

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