Le Centquatre-Paris accueille, pendant Paris Photo et du 13 octobre au 6 janvier, une exposition de Raphaël Dallaporta autour de ses photographies de la grotte Chauvet. (Photo d’ouverture : © Raphaël Dallaporta, Éditions Xavier Barral, 2016)
C’est un paysage ancestral que Raphaël Dallaporta présentera au Centquatre du 13 octobre au 6 janvier, lors de son exposition L’inappropriable. A l’intérieur de la grotte Chauvet, il photographie les premiers dessins connus de l’humanité. Située dans les gorges de l’Ardèche, la grotte Chauvet fut redécouverte en 1994 et inscrite au patrimoine de l’UNESCO en 2014, en tant que l’un des seuls sites au monde où il est encore possible d’admirer les premières expressions artistiques de nos ancêtres.
L’accès étant réservé aux seuls scientifiques, Dallaporta a bénéficié d’une exception et, à trois reprises, il a pénétré la grotte et mis au point une technique spéciale pour capter toute l’intensité du lieu. Il a ainsi choisi la prise de vue en planisphère, en suivant le modèle inventé en 1946 par Richard Buckminster Fuller. Les perspectives s’ouvrent alors à nous entièrement, détaillées et précises comme des planches d’exploration géographique.
Au sein de l’exposition, l’installation sera accompagnée d’une composition sonore conçue exprès pour l’occasion afin de reproduire l’ambiance surnaturelle de la grotte et inclure le spectateur dans une expérience autant visuelle que physique. Les images ne sont pas statiques, elles bougent imperceptiblement en reproduisant une voûte cosmique, « métaphore du mouvement du monde, de la rotation de la terre et des planètes, référence à l’hypothèse anthropologique selon laquelle les cavernes et le cosmos seraient reliés. » Le visiteur se retrouve ainsi au milieu d’un rituel qui dépasse l’archéologie.
Depuis dix ans, Raphaël Dallaporta met en place des protocoles de prise de vue qui lui permettent de renouveler notre regard sur un sujet donné par le biais d’images inattendues. Les panoramas elliptiques qu’il a imaginés pour la Grotte Chauvet dépassent les limites traditionnelles du médium photographique pour restituer les reliefs tortueux de la grotte rythmés de gravures et de peintures rupestres datant de 36 000 ans avant notre ère.
Source : Le 104
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