Love, Ren Hang est une rétrospective consacrée à l’un des artistes chinois les plus influents de sa génération. Jusqu’au 26 mai à la MEP. (Photo d’ouverture : © Ren Hang)
L’exposition Love, Ren Hang arrive pour la première fois en France, à la Maison Européenne de la Photographie, et présente le travail de l’un des artistes chinois les plus influents de sa génération. Le deuxième étage de la MEP sera entièrement occupé par plus de 150 photographies venant de collections chinoises et européennes. Il s’agit essentiellement de portraits d’amis, de la mère de l’artiste, de jeunes contactés sur internet, de paysages et surtout de nus, de clichés érotiques à la force subversive indéniable.
S’ils semblent, au premier abord, mis en scène, ces clichés sont en fait complètement spontanés ce qui leur donne un caractère à la fois sincère, désarmant, à la fois une touche d’absurdité et d’humour. Prises sur le vif, ces images sont poétiques, légères, ironiques. À travers une approche chromatique, l’exposition propose une plongée dans les différentes constellations oniriques de l’artiste : la présence du rouge, les couleurs acidulées, une salle consacrée à sa mère, une autre, plus sombre, dédiée à des prises de vue nocturnes. une dernière salle rassemble ses travaux plus « osés », sur le corps, créant un lien, fort et organique, entre l’érotisme et la nature. Ces travaux devenus iconiques tant ils ont bousculé l’opinion au sein d’un Etat où la censure règne souveraine.
Son ton subversif, qualifié parfois de pornographique, a consacré le photographe comme l’un des plus suivis de la jeunesse chinoise : sexualité, homosexualité, identité, liberté…autant de notions qui retranscrivent la soif d’émancipation de toute une génération face à un gouvernement répressif. Un désir d’insouciance qui faisait référence au « réalisme cynique » (mouvement artistique chinois né des événements de Tian’anmen en 1989).
Ren Hang se battait contre la dépression et il écrivait sur son site internet : « Si la vie est un abîme sans fond, lorsque je sauterai, la chute sans fin sera aussi une manière de voler.»
S’étant donné la mort en 2017, à l’âge de 29, le photographe restera comme l’un des génies qui ont marqué la scène artistique chinoise contemporaine.
Jusqu’au 26 mai 2019 à la MEP.
Source : MEP
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Ajouter le vôtreAssez déçu depuis la lecture d’un article paru le 5 avril 2019 faisant état de plagiats réguliers de la part de Ren Hang. L’accusation est bien documentée. Ca refroidit un peu.