Le Jeu de Paume expose jusqu’au 20 mai la plus importante rétrospective jamais consacrée à Susan Meiselas. Photojournaliste mettant en avant le processus historique plus que la simple couverture de l’actualité, Meiselas est considérée comme l’une des plus importantes reporters de sa génération. (Photo d’ouverture : © Susan Meiselas / Magnum Photos)
A la fin des années 1970, Susan Meiselas se rend au Nicaragua pour couvrir, en indépendante, la révolution déchaînée par l’assassinat du directeur du journal d’opposition La Prensa. Jeune photographe devant encore faire ses preuves, elle s’impose rapidement comme une photo-journaliste d’exception, capable de retranscrire à travers ses clichés non pas des instants isolés, mais un vrai processus historique aux développements quotidiens.
Depuis les années 70, la photographe n’a pas cessé de concevoir la photographie comme une véritable interrelation entre le sujet et l’objectif. En questionnant le rôle du photographe, elle questionne également la place de l’image dans la construction d’une mémoire. Sa passion pour le travail d’archive se retrouve également dans d’autres séries, comme Kurdistan (1991-2007), A Room of Their Own (2015-2017), et surtout Mediations (1982).
Cette dernière en particulier, qui donne le titre à la rétrospective, met en exergue la thématique de la circulation des visuels à l’époque des nouvelles technologies, sujet qui habite profondément la photographe. L’exposition comporte aussi une sélection de séries
photographiques qui confortent le rôle de Susan Meiselas comme pionnière des révisions critiques de la photographie documentaire, un statut qu’elle partage avec des artistes
comme Allan Sekula et Martha Rosler.
Source : Jeu de Paume
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