Ce matin, partons à la découverte des paysages de Norvège , mais ne voyageons pas au hasard: suivons les traces de Rune Guneriussen.
Et avec lui, on ne risque pas de se perdre dans les vastes forêts de sapins ou en arpentant les fjörds, car ce jeune photographe, formé au Surrey Institute of Art & Design (Angleterre) s’approprie la nature environnante pour y installer de surprenantes compositions lumineuses…
Lampes, abats-jours, chaises, téléphones à fil: Guneriussen met en scène des séries d’objets du quotidien dans les espaces naturels, et leur intégration est si bien réussie que se forment alors des paysages littéralement extra-ordinaires.
Les objets électriques, liés à une notion de « confort intérieur » deviennent cocasses , une fois alignés dans la neige. Mais ses photos racontent encore plus que ce simple constat initial. Poétiques, féériques, merveilleusement évocatrices, ces installations incitent à la rêverie et à l’imagination. Tout le mystère des légendes scandinaves…
Guneriussen défend que l’art doit servir avant tout à questionner et à surprendre ; il ne dicte pas la façon dont ses oeuvres doivent être interprétées. Il se contente d’indiquer un chemin… à chacun d’interpréter ensuite.
On peut tout de même remarquer dans son travail des références à l’idée, chère à Rousseau, de « nature et culture ». Les titres de certaines photos jouent à animaliser (ou à humaniser) les objets. Ici les lampes deviennent des troupeaux d’étranges bestioles, on suit la migration forcée de ces petits robots, on s’attendrit presque pour ce qui ressemble à de petites bêtes perdues face à l’horizon.
Symbole des degrés de l’évolution? Représentation allégorique de l’espèce humaine? Ode à l’immensité des paysages terrestres? Ou simplement bel agencement de couleurs? Non, on ne donnera pas d’explication, on l’a dit: à chacun d’y voir ce qu’il veut.
Certains d’entre vous ont peut-être découvert son travail en 2009. Guneriussen avait présenté à Paris, dans le cadre de la Nuit Blanche, une de ses oeuvres Don’t leave the light on: l’installation de dizaines de luminaires dans les pelouses des Buttes-Chaumont. Réjouissant.
Grâce à lui, vous ne regarderez plus votre lampe de bureau de la même façon…
+ le site de Rune Guneriussen
10 commentaires
Ajouter le vôtreBelle découvert ! Ca fait rêver !
Je l’ai en ami sur Fb! Trêve de plaisanterie, j’adore son travail et je découvre dans cet article d’autres œuvres que je ne connaissais pas. Une démarche vraiment intéressante!
Je l’ai découvert à la Nuit Blanche 2009 aux Buttes Chaumont, j’avais adoré, j’y étais resté jusqu’au petit matin.
http://www.heang.fr/?p=2264
On entendrait presque le bruit du groupe électrogène. Bon très bien j’arrête le mauvais esprit, c’est très beau. J’aime particulièrement la troisième.
Je ne sais pas comment il fait, mais c’est magique ça pourrait très illustrer un livre pour enfants…
Je découvre depuis 5 minutes et je suis fan.
J’ai toujours cette première impression de plaisir à découvrir des oeuvres belles et originales, mais tout de suite après mon esprit cartésien reprend le dessus : Comment il a fait ? Lampes en série reliées à un générateur auxiliaire ? A une batterie et pause longue lors du shoot ? Mais ils sont où les fils ?
Sinon c’est beau, hein. Je l’ai déjà dit non ? ^^
Vraiment beau et poétique, ça fait du bien. 🙂
je suis une grande fan de son travail depuis longtemps, c’est complètement magique, on sent presque l’odeur des arbres et un petit vent qui passe
que c’est poétique 🙂
Je te comprends… Mon esprit cartésien aussi s’est bien pris la tête (et mon manque d’esprit pratique n’a pas du tout trouvé la réponse) 😉