Dernier hommage à Sabine Weiss, icône de la photographie humaniste ayant marqué de son regard le huitième art et ouvert la voie de la reconnaissance aux femmes photographes. (Photo d’ouverture : © Joel Saget, AFP)
Sabine Weiss, immense nom de la photographie humaniste française, pionnière de la photo de rue, nous a quittés le 28 décembre à l’âge de 97 ans. Elle était considérée comme la dernière représentante de l’école photographique à laquelle ont appartenu des noms tels que Robert Doisneau, Édouard Boubat, Willy Ronis et Izis.
Née Weber en Suisse en 1924, Sabine Weiss est attirée par la photographie dès son plus jeune âge et fait son apprentissage dans l’atelier de Paul Boissonnas, incarnant une dynastie de photographes exerçant à Genève depuis la fin du XIXe siècle. En 1946, elle quitte Genève pour Paris et devient l’assistante de Willy Maywald, un photographe allemand installé dans la capitale française, spécialisé dans la photographie de mode et le portrait. Après son mariage avec le peintre Hugh Weiss, elle emménage dans le petit studio parisien où elle a vécu jusqu’à son dernier jour. Sabine Weiss sociabilise ainsi avec tout le milieu artistique de l’après-guerre, et intègre rapidement l’agence Rapho.
Son travail connaît un succès fulgurant aux Etats-Unis et elle est embauchée par des magazines internationaux tels que The New York Times Magazine, Life, Newsweek, Vogue, Point de vue-Images du monde, Paris Match, Esquire, and Holiday. Du portrait social à la photographie de mode, de la publicité à la photo de rue, la photographe a marqué de son empreinte tous les domaines de la photographie.
« Je sentais chez elle une compassion et beaucoup plus encore, de la tendresse et une délicatesse qui manquaient aux hommes », raconte Raymond Depardon, depuis toujours grand admirateur de Weiss. Laure Augustins, qui accompagnait la photographe au quotidien depuis 2011, raconte à l’AFP, avec émotion, sa rencontre avec elle « rude au travail, pétillante, humble, drôle, généreuse, simple, spirituelle. » Mme Augustins rajoute que Sabine Weiss « ne parlait pas d’esthétique mais de l’importance de laisser un témoignage sur son époque, sur le temps qui passe. »
Indéniablement la grande photographe aura réussi à capturer non seulement le temps qui passe mais toute une époque, en marquant nos mémoires collectives, notre façon de voir le monde et en ouvrant la voie à tant d’artistes photographes.
Source : PetaPixel / Jeu de Paume
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