Silina Syan rend hommage aux identités culturelles de la jeunesse française

Nous avons découvert le travail de Silina Syan sur Instagram. A travers ses clichés, elle analyse les différentes identités de la jeunesse française. (Photo d’ouverture : © ©Silina Syan)

Silina Syan a commencé la photographie et la vidéo de mode au lycée, même si sa mère lui donnait des appareils jetables déjà à l’âge de 6 ans. C’est en imitant sa mère, qui prenait beaucoup de photos, qu’elle s’est initiée à cet art. Issue de la Villa Arson de Nice, elle choisit une école d’art pour adopter une approche plus globale de l’image, incluant aussi la peinture, la performance et la vidéo. A la Villa Arson, elle fait également la rencontre de son binôme artistique, Célia Boukhari, designer mode et accessoires, avec qui elle a fondé le collectif artistique WeAre96s. Elles se retrouvent alors autour de la thématique de l’identité nationale et des identités en général, les deux étant des enfants de l’immigration.

« On cherche à questionner la notion d’identité, en tant que descendantes d’immigré.e.s en France, et à métisser les espaces de création pour créer nos propres modèles d’identification, cela passe par redéfinir aussi la notion de féminité. » nous explique Silina. La photographie et la mode sont leur langage de prédilection. Célia Boukhari voit le vêtement comme un objet porteur de valeurs culturelles et d’expression de la personnalité et donne ainsi vie à des outfits qui incarnent et célèbrent la culture de la diaspora. Questionner l’identité nationale, analyser notre rapport au syncrétisme culturel, tel est le point de départ de ces jeunes artistes. Dans ses photographies, Silina souhaite aller plus loin que la question de la nationalité : pour elle, nous assistons à l’émergence d’une génération hybride, en plein questionnement sur le genre, la sexualité et le rapport au corps.

« Nos identités à tou.te.s sont multiples, qu’il s’agisse de culture ou de genre, et quand on est enfant d’immigré.e.s, c’est un statut assez particulier. Pour ma part je suis originaire de trois cultures différentes, la culture bengalie, arménienne et française. J’ai reçu plusieurs bribes de chaque culture, qui ont construit une grande part de mon identité et qui influencent directement mes idées, mes envies » rapporte-t-elle.

« …les réseaux sociaux jouent pour beaucoup un rôle très important dans la construction de soi, qui passe par le regard des autres. Mais aussi, on peut désormais s’éduquer sur à peu près tout à partir des ressources issues d’Internet, grâce à la libération de paroles et le partage d’expériences sur des forums par exemple. »

Source : Instagram