Sony lance sa Nex Gen

Difficile de passer à côté de l’annonce, tant elle a fait du bruit, puis soulevé des débats enflammés. Le projecteur est depuis quelques jours sur Sony et sa nouvelle gamme, NEX.

Pour résumer NEX : la réponse de Sony au marché des EVIL, aka « Electronic Viewfinder Interchangeable Lens » (et on replacera le « Viewfinder » par « View », pour les puristes), ces appareils qui veulent prendre le meilleur du reflex (plein d’optiques, d’excellents capteurs), sans le pire (la taille, le poids, le design, la pléthore de touches).

Dans ce marché encore naissant, notre champion du moment se nommait GF-1, de Panasonic, adopté par Rémi, entre autre. L’E-PL1 semble lui aussi remporter tous les suffrages (dont celui de Anh), malgré son design de Trabant. Qu’en est-il de Sony ?

La solution du constructeur diffère sur certains points par rapport à ses concurrents, mais ne laisse pas indifférent. Nous sommes partis il y a quelques jours tester des pré-versions de l’appareil et voici un premier avis, en attendant d’en savoir plus.

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//L’ADN

La bonne nouvelle avec les NEX, c’est qu’ils sont de purs hybrides Sony et ce, dans le bon sens du terme. Des compacts, nous obtenons un design de boitier compact, racé, dense. Le NEX-5 est tout particulièrement beau et agréable à prendre en main, et ses lignes tendues et bien proportionnées en font un bel objet.

Et le Leica M9 devint énorme…

La sensation est accentué (à tort ou à travers, selon les avis) par les objectifs au design clairement massif, empruntant à la ligne Zeiss pour les reflex Alpha de la marche. Leur finition est superbe, même si on les aimerait plus fins et vu la taille du verre, c’est largement possible !

A l’intérieur, nous retrouvons des menus super grands publics et conçus par des équipes de la division téléphonie, d’où le design des icônes si familier et les deux touches contextuelles, mais nous y reviendront plus tard. Les « gadgets pas si gadgets que cela » de la marque sont également présents, avec les modes Pano, HDR ou basse vitesse intégrés.
L’obturateur fait cependant un boucan d’enfer pour un appareil de ce genre (« c’est voulu, ça fait plus reflex« , selon Sony ) et vos 10 shoots en rafale pour obtenir un pano ne laisseront aucun voisin insensible, malheureusement…

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//LE CUL ET LES DEUX CHAISES

C’est là où le bât blesse. Les NEX jonglent entre deux catégories, sans vraiment les assumer. Symbole de cette schyzophrénie, l’ergonomie de l’appareil. Parmi les plus dépouillés en touches, tous appareils non tactiles confondue, les NEX passent très souvent par les menus pour les reglages. Cela devient vraiment pénible si l’on veut changer son mode AF, ses ISOs ou sa qualité d’image, par exemple.
Les catégorisations ne sont également pas très claires et l’on ne sait jamais quels reglages se trouvent sous le menu « appareil photo » ou le menu « couleurs et luminosité », par exemple. Malgré les cours photo intégrés, Sony, à force de vouloir dédramatiser la Photo, l’a juste rendue un peu moins simple !

Cet écran, vous allez le voir souvent… (image : DPR)

D’un autre côté, le NEX titille clairement la cour des experts. Grand capteur évidemment, mais aussi gros objectifs bien brillants et absence de flash intégré (un petit flash détachable et peu pratique est livré en série), autant de facteurs qui sont loin de plaider en faveur de la pure simplicité.

Lors d’un concours improvisé lors du dîner de fin de press tour, Sony à d’ailleurs demandé aux journalistes de trouver un nom à cette nouvelle catégorie d’appareils, montrant bien la difficulté à les pitcher simplement.
D’ailleurs, Anh, qui avait proposé « SMILE » (Small Machine Interchangeable Lens Experience) et moi avec « S-BLAST » (Small Body & Large APS Sensor Together) furent très vexés de voir le plébiscite du très mou « SCS », pour Sony Compact System. Plus sérieusement, ce concours met en lumière toute la difficulté qu’il y a ici pour sensibilité le public.

D’après le chef produits Alpha France, il est déjà très difficile de faire comprendre au grand public un autre point de repère que le nombre de pixels, et on ne peut que tristement le confirmer ! A noter que le G1 de Panasonic et le Pen d’Oly étaient clairement vendus dans les pubs aux femmes cherchant du Lifestyle…

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//LE POSITIONNEMENT TARIFAIRE

Miam. Lancés en tarif officiels à 499 et 599 euros en kit 16mm, les NEX3 et NEX5 font très mal ! Quand on pense que le GF1 est vendu 749 euros en kit zoom et que l’Olympus E-P1 tourne dans les mêmes eaux, il y a de quoi espérer de sérieux réajustement tarifaires à court terme.

On ne se prononcera pas sur qui est le meilleur suivant son prix, mais il sera difficile pour les deux parrains du format Micro 4/3 de justifier auprès des acheteurs une offre plus chère, plus encombrante et disposant d’un capteur plus petit, quelles qu’en soient ses qualités.

De ce côté là, bravo Sony pour enfin faire baisser les prix.

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//LA CONCURRENCE ACTUELLE

Et des qualités, les Micro 4/3 en ont. Plus ergonomiques pour les experts, loins d’être largués en terme d’IQ selon les premiers tests, dotés d’une riche flotter d’objectifs, ils ont des arguments à faire valoir. Mais le temps semble jouer contre eux.

Le GF1, toujours véloce et le E-P1, qui s’est bonifié avec les updates (image :DPR)

Un petit mot également sur Samsung, dont le NX10 est loin d’être ridicule, mais semble totalement perdu dans les milliers d’annonces du constructeur, qui à l’air d’avoir lancé cet appareil un peu par dessus la jambe, sans autre réelle stratégie que celle de mesurer la température ambiante.

On terminera enfin sur des concurrents plus singuliers : statuons rapidement des cas DP1 et DP2 de Sigma, complètement à la ramasse, pour passer au X1 de Leica, assez unique. Evidemment plus cher, mais offrant une superbe image et une ergonomie sans fioriture, il souffre d’un AF très lent et d’un manque de mode vidéo.
Ricoh enfin, a du mal à convaincre hors de son périmètre de fans avec le GXR, cet appareil modulaire au design parfait, mais aux tarifs rapidement élevés et au concept décalé.

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//LA CONCURRENCE A VENIR

Dans ce contexte encore balbutiant (d’après Sony, juste 8000 appareils Micro 4/3 ont été vendus en France en 2009, quand le japonais prédit 60000 pièces pour le segment cette année), tout les regards vont dans le même sens.

Si l’on met côte à côte le marché du reflex et celui du EVIL, la logique est respectée. Ont ouvert le bal les acteurs largués sur le marché du reflex, à savoir Samsung, Panasonic et dans une moindre mesure, Olympus. Tous ont la même envie : convertir les photographes voulant « upgrader », mais étant rebutés par l’univers du reflex. Sony arrive désormais avec le même modjo : le marché du reflex est désormais figé dans le marbre et le nouveau moyen de gagner des parts de marché, c’est d’investir dans un segment hybride.

Et les regards donc, se portent désormais sur Canon et Nikon, pas pressés d’investir dans le marché, puisque les premiers pourvoyeurs de reflex dans le monde, ce sont eux, et de loin. On sait pourtant que Nikon garde sous le coude un tel appareil, que les rumeurs ont un temps appelé « MX ». Un projet prêt depuis quelques temps, mais apte à sortir lorsque le marché deviendrait assez juteux / dangereux.
Côté rouges, la stratégie est plus floue. Canon a annoncé ne pas s’intéresser au marché pour le moment et au moins jusque 2011 mais là encore, des insiders affirment que la marque est déjà prête en cas de train à prendre. On ne va pas s’en plaindre : qui n’en veut, d’un micro 7D avec des mini optiques L pancake ?

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//NEX STEP
Retour à Sony. Malgré quelques défauts plus software qu’hardware, ses NEX sont promis à un bel avenir et connaissant le constructeur, ce ne devrait pas être un acte isolé. Evidemment, la blague du press tour fût « vivement le NEX-7, avec ses deux molettes et ses touches assignables »…
Officiellement, Sony ne vise que le segment lifestyle, pas les experts. Mais ces derniers sont les plus bruyants et influents et les satisfaire pourrait définitivement crédibiliser NEX, qui deviendrait en plus une véritable gamme d’appareils.

Qui veut des NEX ?

Alors sans surprises, le moulin à rumeur qui avait turbiné méchamment ces dernières semaines s’est déjà remis en marche et NEX-7, un pote d’un ami qui bosse chez la sandwicherie en face des usines Sony l’aurait vu. Et pris une photo très floue, évidemment.

Il n’empêche. Alors que chez Lense, nous poussons ce genre d’appareils depuis longtemps, le segment existe enfin et il y en a presque pour toutes les envies. Et si on se met à rêver d’un EVIL parfait qui sortirait disons dans les 3 ans à venir, le portrait robot irait piocher un peu partout, mais toujours dans l’existant :

– Boitier ultra compact (NEX)
– Ergonomie reprenant l’essentiel d’un reflex, accompagnée de touches contextuelles (GXR, NEX))
– Stabilisateur et flash intégrés (E-PL1)
– Ecran orientable, AMOLED haute résolution, haut taux de rafraichissement (NX10)
– Griffe accessoire universelle (flashes, viseurs, écrans déportés) (GF1, Pen)
– Capteur du plus grand format possible (Nikon D3s, allez rêvons quoi)
– Mode vidéo avec AF complet et en format RAW possible (GH1, Canon sur le RAW)
– Gamme d’objectifs compacts conçus pour la photo et la vidéo (Pana, Sony)
– Bagues d’adaptations pour d’autres gammes d’objectifs, genre M (Novoflex)
– Résolution modéré (dans 3 ans, disons 16MP)
– Enormes efforts dans la gestion des ISO (D3s, alleeeeez !)
– Tarif en kit sous les 750 euros

Et là, on arrêterait de réclamer toujours plus. Enfin, en attendant le prochain…

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//PLUS :
– Un petit pack de RAW maison du NEX-5 (lisibles avec Image Data Converter SR 3)
– Prise en main et premiers tests ISO chez Focus Numérique
– Preview chez DPR
– Preview chez Imaging Ressource
– Preview vidéo chez Digital Trends