La EIGER FOUNDATION a dévoilé les gagnants du premier prix consacré au livre de photo africain de l’année. Catherine McKinley remporte le grand prix avec The African Lookbook: A Visual History of 100 Years of African Women. Retrouvez tous les finalistes par ici. (Photo d’ouverture : Tom Huber, NGUECOK © Tom Huber, courtesy the EIGER FOUNDATION)
En septembre 2021, la EIGER FOUNDATION, basée à Genève, en Suisse, a lancé un nouveau prix du livre photo : le Prix du livre de photos africain de l’année de la FONDATION EIGER. Ce prix annuel soutient des travaux qui contribuent de manière significative à l’évolution du récit de la photographie. En 2022, le prix a été décerné à la publication photographique la plus mémorable d’un photographe originaire de l’Afrique ou travaillant en Afrique. Un gagnant et trois finalistes ont été sélectionnés par le jury international parmi un total de 4000 soumissions.
The African Lookbook: A Visual History of 100 Years of African Women par Catherine McKinley – lauréat
La plupart d’entre nous ont grandi avec des images de femmes africaines qui étaient purement anthropologiques, des étalages brillants d’exotisme où la personnalité profonde semblait cachée. Ou bien c’étaient des chroniques de guerre et de pauvreté, ce que Catherine McKinley définit de « pornographie de la pauvreté ». A travers son travail de conservatrice, Catherine McKinley s’appuie sur sa vaste collection de photos historiques et contemporaines pour présenter une histoire visuelle couvrant un arc de cent ans (1870-1970) de ce qui est l’une des premières photographies du continent. Ces images racontent une autre histoire des femmes africaines : cosmopolites et modernes dans leur style, elles ont été capables de s’émanciper de l’oppression coloniale qui menaçaient leur identité et leurs moyens de subsistance. L’exposition présente des œuvres de célèbres maîtres africains, d’ateliers africains légendaires et d’artistes anonymes. The African Lookbook capture la dignité, l’espièglerie et le sens de l’humour de ces artistes. McKinley présente également des photos d’Européens – dont la plupart sont des nus saisissants – qui révèlent les relations
entre les hommes blancs et les femmes noires dénonçant un énorme déséquilibre de pouvoir et l’oppression coloniale. Un profond sens de résistance se dégage de ce livre. Ces photos racontent comment la machine à coudre et l’appareil photo sont devenus de puissants outils d’expression des femmes, révélant un étalage vraiment glorieux et dissident de la beauté quotidienne.
A City on a Hill par Potšišo Phasa – 1er finaliste
A CITY ON A HILL est un livre très captivant, offrant une perspective inspirée et intime sur l’expérience humaine telle qu’elle se déroule dans certains espaces visibles mais oubliés de Johannesburg. Le livre rend accessible, de manière alternative et stimulante, des connaissances qui existent souvent dans l’espace académique et qui sont cachées dans les processus de développement urbain. Dans les décharges minières de Johannesburg, la narration visuelle suit un groupe d’hommes qui gagnent leur vie en récupérant des bouts de métal sur le sol. Le livre les place dans le contexte des paysages miniers étranges et déformés qu’ils habitent et reflète artistiquement leurs luttes pour le succès alors qu’ils naviguent dans ces espaces peu sûrs pour dénicher des les tessons de métal restants – qui sont ensuite vendus aux ferrailleurs du quartier central des affaires voisin pour une somme dérisoire. A CITY ON A HILL est une œuvre profondément attachante, intelligente et compatissante sur les douleurs actuelles et les gains passés des villes africaines.
Nguecokh par Tom Huber – 2nd finaliste
Le photographe Tom Huber et le designer Christof Nüssli se rendent dans le petit village sénégalais de Nguecokh, dans le delta du fleuve Saloum à environ 200 kilomètres au sud de Dakar. Ils reviennent avec des portraits pleins de beauté mystique et poétique, une vision rare de l’Ouest-Africain rural depuis un village subsaharien isolé, confronté à de nombreuses questions d’avenir.
Nsenene par Michele Sibiloni
Les nsenene sont un mets délicat et une importante source de revenus en Ouganda. Techniquement, ce sont des grillons de brousse mais généralement appelés « sauterelles », les nsenene migrent en masse deux fois par an, juste après les deux saisons des pluies. D’énormes essaims remplissent le ciel peu avant le lever du soleil. Ainsi, nuit après nuit pendant la saison des grillons, de nombreux Ougandais restent debout jusqu’à l’aube pour attraper ces bestioles. L’omniprésence de ces insectes verdâtres et lustrés dans la brume nocturne et la fumée des feux de joie submerge les Ougandais et la fumée des feux de joie plonge le pays tout entier dans une atmosphère d’un autre monde. Le photographe immortalise tout l’attirail bizarre utilisé par les chasseurs d’insectes, en particulier les outils et les pièges fabriqués de façon fantaisiste. Des rafales d’activité trépidante alternent avec de longues périodes d’attente et de temps mort. Compte tenu de leur teneur élevée en protéines, ils restent une source de nourriture prometteuse pour l’avenir
Parmi les finalistes figuraient des ouvrages remarquables, parus dans Lense durant ces derniers mois, à l’instar de Baobab de Beth Moon; Reaching for a Dawn d’Elliott Verdier; The day may break de Nick Brandt et Witches in exile de Ann-Christine Woerhl.
Source : eigerfoundation.org
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